Monarque, île Pelee, Ontario (Photo de CNC)
Monarque
Au Canada, les monarques ont besoin d'un habitat pour se reproduire, se nourrir et pour refaire le plein d'énergie. Cette espèce de papillon se reproduit uniquement dans des habitats peuplés d'asclépiade commune, la seule plante dont se nourrissent ses chenilles. L'aster et la verge d'or sont également d'une grande importance pour cette espèce, puisqu'elles fournissent aux papillons le nectar dont ils ont besoin au cours de leur migration automnale. L'habitat de reproduction et d'alimentation inclut les prairies, les prés, les marais, le bord des routes et les jardins. Durant leur migration, c'est dans les forêts qu'ils trouvent refuge pour se reposer. Ils font escale près des Grands Lacs et en Nouvelle-Écosse avant de traverser les vastes plans d'eau vers leur destination.
On trouve des monarques à travers le sud du Canada, de l'île de Vancouver (C.-B.) à celle de Terre-Neuve (T.-N.-L.), y compris dans de grandes villes comme Vancouver, Toronto et Montréal.
Une magnifique migration
Les monarques qui peuplent l’est des Rocheuses constituent la plus grande population mondiale. Du début de novembre à la fin de décembre, ils atteignent 12 sites de la cordillère néovolcanique, une chaîne de montagnes du centre du Mexique, et forment de grosses grappes formées de millions d’individus.
En mars, les grappes commencent à se défaire et début avril, démarre la migration vers le nord. La longue route aller-retour de ces papillons peut atteindre 5 000 kilomètres.
De façon surprenante, le monarque qui retourne vers son habitat nordique est souvent une ou deux générations plus jeune que celui qui est parti du Mexique. En effet, seulement 10 % de ces papillons migrateurs parcourent le trajet en entier. La baisse des températures et du temps d'ensoleillement déclenchent la naissance d'une génération de monarques qui migrent vers le Mexique, mais aussi en Californie. La migration du monarque d’Amérique du Nord est un fascinant voyage, semblable à celui d’aucun autre papillon au monde, et souligne que la conservation des espèces requiert une coopération s’étendant à tout le continent.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a maintenant désigné le monarque comme une espèce en voie de disparition. La population de monarques de l'Est, estimée à plus de 1 milliard à la fin des années 1990, a chuté à environ 200 millions d'individus en 2015-2016. Une tempête en mars 2016 a tué un grand nombre de monarques sur les sites d'hivernage au Mexique.
Les monarques sont également menacés par la fragmentation et la dégradation de leurs habitats. C'est un problème dans les forêts de sapins sacrés du Mexique (oyamel), à cause de la déforestation, mais aussi ici au Canada. La perte d'asclépiades et de plantes nectarifères menace aussi la survie de l'espèce. Les changements climatiques augmentent la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, qui peuvent également avoir des répercussions sur de nombreux monarques au cours de leur migration et au sein de leurs aires d'hivernage.
Que fait CNC pour protéger l'habitat de cette espèce?
Conservation de la nature Canada (CNC) a restauré des habitats de reproduction, d'alimentation et de repos des monarques partout au pays. Depuis 2011, CNC a été particulièrement actif au Manitoba. Cela comprend la plantation d'asclépiades et d'autres fleurs sauvages indigènes et la collecte de semences indigènes en vue de futurs ensemencements. Avec l'aide de bénévoles pour la conservation, le personnel de CNC effectue aussi des suivis des monarques.
En Ontario, CNC organise un inventaire annuel des papillons dans les plaines du lac Rice, près de Cobourg. CNC a également restauré plus de 600 hectares (1 480 acres) d'anciennes terres agricoles sur l'île Pelée (lac Érié) et dans le comté de Norfolk. En disposant de terres protégées, les monarques et autres espèces de papillons pourront trouver de la nourriture et des sites de reproduction. En restaurant les prairies et les savanes avec de l'asclépiade et d'autres fleurs sauvages, ils auront de meilleures chances de survie. En ajoutant des plantes indigènes à floraison tardive et de l'asclépiade dans votre jardin, vous viendrez en aide aux monarques.