Chevêches des terriers (photo de Don Dabbs)

Chevêche des terriers

Cette chevêche (qui veut petite chouette) doit son nom à son habitude de nicher sous terre. Alors que la plupart des autres chouettes et hiboux mènent une existence solitaire, perchés dans les arbres et chassant surtout la nuit, cette espèce préfère vivre en groupes dans les milieux de prairies et peut chasser à toute heure du jour et de la nuit.

À quoi ressemble cette espèce?

Le plumage de la chevêche des terriers est brun tacheté de blanc; ses grands yeux ronds et son bec sont jaunes. Le plumage du mâle est légèrement plus clair que celui de la femelle. Cette espèce est facilement reconnaissable à ses longues pattes, à sa courte queue et à sa petite taille. Malgré sa nature discrète, on peut parfois l’apercevoir perchée sur des poteaux de clôtures ou fouillant le sol en quête de souris, de sauterelles ou d’autres insectes

Cycle de vie

La chevêche des terriers arrive dans les prairies en avril, et ses petits émergent de leur terrier de la fin de juin au début de juillet, avant de migrer vers des lieux d’hivernage dans le sud des États-Unis et au Mexique, en septembre.

Où vit cette espèce?

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La chevêche des terriers vit dans les milieux de prairies à herbes courtes de l’Alberta et de la Saskatchewan. Quelques petites populations réintroduites se trouvent au Manitoba et en Colombie-Britannique. L’espèce a besoin d’une végétation courte et d’un couvert végétal permanent autour de son terrier, ainsi que de zones à la végétation plus dense où elle chasse ses proies. Elle se nourrit d’insectes, de rongeurs, d’oiseaux et de lézards. Comme elle requiert différents types de couverts végétaux, les pâturages broutés avec une intensité variable sont essentiels à sa survie. Cette chevêche creuse rarement son propre terrier, préférant s’installer dans ceux abandonnés par des mammifères comme le chien de praire, le spermophile de Richardson et le blaireau d’Amérique.

Quel est le statut de conservation de cette espèce?

La conversion des prairies pour le développement et l’agriculture a une incidence négative sur l’habitat de nidification et les populations de chevêches des terriers. En raison de l'importance de la présence de chiens de prairie et des blaireaux qui creusent des nids qu'elle occupera, la chevêche des terriers est aussi affectée par la disparition des habitats de ces mammifères. L’application de pesticides pour lutter contre les spermophiles, et les insecticides ingérés en s’alimentant d’insectes, posent aussi de graves dangers pour elle.

On estime qu’en 2015, la population de cette espèce était d’aussi peu que 270 individus au Canada. Elle est d'ailleurs désignée en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Au cours des années 1990, sa population a chuté de 90 %, et son déclin s’est poursuivi au cours des deux dernières décennies. Le Service canadien de la faune prédit qu’à moins d’inverser la tendance, la chevêche des terriers disparaîtra du pays (éteinte à l’échelle locale) au cours des prochaines décennies. Aux États-Unis, la population est considérée comme stable au cœur de son aire de distribution, mais a connu un déclin dans plusieurs États.

Que fait CNC pour protéger l’habitat de cette espèce?

Le travail de CNC pour conserver des habitats clés dans le coteau Missouri et dans les hautes-terres de Sage Creek, en Alberta, donne à la chevêche des terriers une chance de survivre.

À l’été 2011, son retour a été confirmé à l’aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back de CNC, en Saskatchewan, ce qui témoigne de la vitalité de cet écosystème.

CNC appuie le travail de la Burrowing Owl Conservation Society of BC en vue de réintroduire l’espèce dans la région de l’intérieur sud de la Colombie-Britannique. Plusieurs sites de réintroduction se trouvent d’ailleurs sur des terres protégées par CNC dans cette région.