Faucon pèlerin (photo de Jean-François Plouffe)
Faucon pèlerin
Lors d’une journée sans nuages, regardez vers le ciel et vous pourriez apercevoir la silhouette d’un rapace de la taille d’une corneille, perché sur un gratte-ciel ou une falaise. Il s’agit possiblement d’un faucon pèlerin. Avec un peu de chance, vous verrez peut-être même ce maître de la discrétion chasser et exécuter son fameux plongeon aérien : la descente en piqué.
À quoi ressemble cette espèce
Le faucon pèlerin se distingue de ses congénères par son plumage dorsal gris-bleu, son ventre marqué de stries noirâtres et sa tête dotée d’un « casque » et de « favoris » noir ardoise. Son plumage compact, ses ailes allongées et sa longue queue lui donnent une silhouette aérodynamique. Lorsqu’il chasse, le faucon pèlerin, qui est reconnu pour sa vitesse, peut voler à 110 kilomètres à l’heure. Lors d’une descente en piqué, sa vitesse peut atteindre 320 kilomètres à l’heure!
Les interactions entre humains et faucons pèlerins datent de plusieurs milliers d’années. Oiseau de prédilection des nomades fauconniers d’Asie centrale, cette espèce a une très grande acuité visuelle même dans une faible clarté, ce qui fait de lui un excellent chasseur, tant à l’aube qu’au crépuscule.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Le faucon pèlerin, comme plusieurs autres oiseaux de proie, a été victime des effets toxiques du DDT. Ce pesticide fréquemment utilisé des années 1950 à 1970 a décimé plusieurs populations. Au début des années 1970, un mouvement pour bannir le DDT au Canada et aux États-Unis, ainsi que des efforts comme l’élevage en captivité et la réintroduction dans les milieux naturels, ont été les premières étapes menant au rétablissement de l’espèce.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné la sous-espèce pealei, trouvée sur la côte du Pacifique, comment étant préoccupante, et les sous-espèces anatum et tundrius comme n’étant pas menacées. Le fait qu’on ait encore recours aux pesticides utilisés dans les aires d’hivernage du faucon pèlerin, de même que les effets inconnus des nouveaux pesticides autorisés au Canada, est inquiétant. D’autres menaces qui guettent cet oiseau de proie sont la dégradation et la fragmentation de son habitat, l’activité humaine et le braconnage.
Où vit cette espèce?
Le faucon pèlerin se trouve sur tous les continents, sauf en Antarctique. L’Amérique du Nord compte 3 des 22 sous-espèces existantes dans le monde. La sous-espèce pealei se trouve en Colombie-Britannique et dans certaines régions de l’Alaska. Les faucons pèlerins de ces régions sont des espèces résidentes ou des migrateurs à courte distance. La sous-espèce tundrius est surtout migratrice dans le Haut-Arctique, tandis que la sous-espèce anatum niche au sud de la toundra.
Des oiseaux bagués dans les Territoires du Nord-Ouest ont même été retrouvés en Argentine! Le faucon pèlerin fréquente littéralement les « hautes sphères », puisqu’il préfère nicher sur le flanc des falaises escarpées. Les corniches d’édifices, les carrières, les tours de transmission et même les silos offrent des environnements quelque peu similaires qu’il est enclin à adopter.
Que fait CNC pour protéger l'habitat de cette espèce?
Conservation de la nature du Canada (CNC) œuvre à la protection des habitats essentiels aux faucons pèlerins, comme les escarpements de la réserve naturelle Alfred-Kelly, au Québec, afin d’assurer que ces oiseaux ne soient pas perturbés par la présence des nombreuses personnes qui empruntent ses sentiers.
Grâce à Vigie faucon, un groupe d’ornithologues bénévoles, CNC a développé un programme annuel de surveillance afin d’évaluer le succès de la reproduction de l’espèce. Au moins deux couples reproducteurs ont été repérés dans la réserve naturelle Alfred-Kelly, et plusieurs oisillons y ont grandi. Des orphelins ont même été réintroduits grâce à un projet mené par l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie, avec la collaboration des membres du Comité régional pour la protection des falaises.
CNC est fier de participer à cette campagne de surveillance sur la réserve naturelle Alfred-Kelly et continue son travail de protection des terrains habités par ce fascinant oiseau de proie.