Chabot de profondeur (Photo de Doug Watkinson/Fisheries and Oceans Canada)
Chabot de profondeur
À quoi ressemble cette espèce?
Le chabot de profondeur mesure entre 4,7 et 11 cm de longueur. Son corps est effilé, son museau arrondi et sa tête est plate. Ce poisson est généralement gris-brun avec un ventre plus pâle.
Contrairement à d’autres espèces de la famille des chabots, celui-ci est pourvu de deux nageoires dorsales. La première est dotée de 7 à 10 rayons épineux; la seconde, plus distancée et à base plus large, est soutenue par 11 à 16 longs rayons* mous (souples). Chez le mâle, ces rayons sont souvent plus longs.
Sa queue est carrée, ses nageoires pelviennes sont en forme de pagaies et ses nageoires pectorales en forme d’éventails. Ce poisson est dépourvu d’écailles, comme la plupart des autres membres de la famille des chabots, mais son dos est pourvu de tubercules pointus (épines)..
Où vit cette espèce?
L’aire de distribution du chabot de profondeur se limite presque au Canada, sauf pour la région des Grands Lacs qui chevauche les États-Unis. Comme son nom l’indique, le chabot de profondeur est un poisson de fond qui vit dans les eaux froides (< 7 °C) bien oxygénées. Il se trouve dans plus de 86 lacs au Canada.
De quoi se nourrit cette espèce?
Son alimentation se compose de zooplanctons, mais il se nourrit aussi à l’occasion de sangsues, d’œufs de poissons et de palourdes de la famille des Sphaeriidae.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), le chabot de profondeur est désigné menacé au pays. Un lien a été établi entre sa quasi-disparition du lac Ontario et l'invasion de gaspareaux (poisson qui ressemble au hareng) dont l’alimentation est similaire à celle du chabot de profondeur. La diminution du zooplancton dans la portion sud des Grands Lacs menace le chabot de profondeur qui doit compétitionner avec le gaspareau pour une nourriture disponible en quantité limitée.
D’autres menaces pèsent sur cette espèce, dont la perte et la dégradation d’habitats. Dans le lac Heney, au Québec, l’eutrophisation – c’est-à-dire l’accumulation de débris organiques dans des eaux stagnantes, provoquant leur pollution par désoxygénation – a nui aux besoins vitaux en oxygène du chabot de profondeur. Ce phénomène résulte du développement industriel, urbain et agricole dans les milieux où vit cette espèce.
Que fait CNC pour protéger l’habitat de cette espèce?
CNC et d’autres partenaires ont développé la Lake Superior Biodiversity Conservation Strategy (« Stratégie sur la biodiversité des Grands Lacs ») qui fait un résumé de la santé et des menaces sur la biodiversité du lac Supérieur et présente des façons d’implanter des stratégies de conservation régionales efficaces et à l’échelle du lac. Cette stratégie contribue à l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012 qui vise à améliorer la protection des habitats et des espèces du lac et à développer des stratégies de restauration.
*rayon : pièce allongée qui soutien la nageoire d’un poisson.
Lien d'intérêt (en anglais)