Omble à tête plate, Cultus Creek, Darkwoods, C.-B. (Photo de Bruce Kirkby)
Omble à tête plate
Comment reconnaître cette espèce?
L’omble à tête plate est de la même famille que le saumon et l’omble chevalier. Son nom français fait référence à sa large tête, alors que son nom anglais (bull trout) évoque sa mâchoire supérieure proéminente qui rappelle celle du taureau (bull).
Le corps long et effilé de ce poisson passe du vert-olive au bleu-gris et est marqué de taches rondes et pâles sur le dos et les flancs. En période d’accouplement, le ventre pâle du mâle devient parfois rouge, orange ou jaune. Lorsqu’il y a abondance de nourriture, ce poisson peut peser plus de 10 kg.
On trouve quatre types d’omble à tête plate, et ce, selon leur cycle biologique : celui qui passe sa vie dans les ruisseaux et les petites rivières (résident), celui qui passe des ruisseaux aux grandes rivières pour élever les juvéniles (fluvial), celui qui grandit dans les lacs et remonte les cours d’eau pour frayer (adfluvial), et celui qui migre des rivières d’eau douce où il est né vers la mer, son habitat d’alimentation (anadrome). Au Canada, la seule population anadrome se trouve sur la côte sud de la Colombie-Britannique.
Où vit cette espèce?
L’omble à tête plate se trouve dans l’ouest du Canada (Colombie-Britannique, Alberta, Yukon et Territoires du Nord-Ouest) de même que dans les eaux du Pacifique dans le nord-ouest des États-Unis. Cette espèce, qui vit en eau froide, est présente dans les lacs, les rivières et les ruisseaux. Ses populations de la côte sud de la Colombie-Britannique vivent dans cinq réseaux hydrographiques majeurs, soit ceux des rivières Skagit, Squamish et Lillooet ainsi que dans les eaux du bas Fraser (fleuve) et de son canyon. Ces populations migrent vers le Pacifique pour se nourrir.
Les cours d'eau claire, froide et à débit lent situés dans les montagnes ou sur les côtes, avec un fond de galets ou de gravier sont des habitats de prédilection pour l’omble à tête plate. Les juvéniles occupent généralement les chenaux secondaires peu profonds, et se déplacent vers les fosses en vieillissant. La plupart hivernent dans des fosses plus profondes pour éviter les glaces.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a identifié quatre populations distinctes d’ombles à tête plate au pays. En Colombie-Britannique, celles du Pacifique ne sont pas en péril, tandis que celles de la côte sud de cette province et celles de l’ouest de l’Arctique (Yukon) sont désignées préoccupantes. En Alberta, les populations de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson sont les plus à risque et sont désignées menacées.
Parmi les principales menaces qui pèsent sur l’omble à tête plate, mentionnons la perte d’habitat le long des cours d’eau et des rivières; les barrages et autres obstacles qui entravent la migration et l’introduction d’espèces comme l’omble de fontaine. Cette dernière cause le déplacement de l’omble à tête plate, crée de la compétition pour l’espace et les ressources, et réduit sa capacité de reproduction en raison de l’hybridation. L’omble à tête plate étant très sensible au changement, sa population est donc un bon indicateur de la santé des habitats d’eau douce.
Que fait CNC pour protéger l’habitat de cette espèce?
Conservation de la nature Canada (CNC) possède et gère plusieurs propriétés où vit l’omble à tête plate. En Colombie-Britannique, on la trouve au mont Broadwood dans l’aire de conservation du patrimoine de la vallée de l’Elk, à Poet Place, au refuge Dalton dans la vallée Klinaklini, au ranch du lac Tatlayoko, à l’aire de conservation Luxor Linkage, à l’aire de conservation des prairies Morrisey, à l’aire de conservation Anne Hicks, à la réserve naturelle Ivy Mitchell et à Darkwoods. L’espèce vit également dans les cours d’eau de plusieurs aires naturelles où CNC possède des propriétés (Bow, Castle Crowsnest, Southern Foothills et projet du parc Waterton).
Liens d'intérêt (en anglais)
Elk Valley Heritage Conservation Area