Cypripède blanc (Photo de Melissa Grantham)
Cypripède blanc
À quoi ressemble cette espèce?
Le cypripède blanc est une orchidée vivace : elle survit donc année après année par sa tige souterraine. Cette plante peut atteindre de 10 à 35 cm de hauteur et avoir de 3 à 60 tiges. Chaque tige est entourée de 2 à 4 feuilles et couronnée d’une fleur dont la forme rappelle celle d'une pantoufle (d'où son nom anglais Small white lady's-slipper). Ses fleurs blanches avec des veines violacées fleurissent à la fin mai et en juin. Chaque fleur présente également 2 petits pétales spiralés de couleur jaune verdâtre marqués de rayures ou de taches violacées. Les capsules des fruits apparaissent en juin et juillet et s’ouvrent entre les mois d’août et d’octobre pour libérer des milliers de petites graines qui seront ensuite disséminées par le vent.
Où vit cette espèce?
Le cypripède blanc se trouve dans le sud de l’Ontario et dans l'État de New York, jusqu'au sud du Manitoba plus à l'ouest; vers le sud, on le trouve jusqu’au Missouri et au Kentucky, en passant par le Midwest américain. En Ontario, cette espèce a disparu des comtés de Norfolk, Kent, Bruce et Welland, mais certaines populations sont encore présentes dans les comtés de Hastings et de Lambton. Sa population manitobaine est principalement située dans la réserve naturelle des prairies à herbes hautes, dans le sud de la région d’Entre-les-Lacs (Interlake) et aux alentours de la ville de Brandon. Le cypripède blanc a été observé en Saskatchewan, mais n’a pas été mentionné depuis 1895.
La population ontarienne de cypripèdes blancs se trouve dans les prairies, les savanes et les tourbières (milieu humide riche en calcaire), tandis que celle du Manitoba se rencontre dans les enclaves de prairies riches en calcaire des pâturages arborés, les pentes orientées vers le sud, les prairies non perturbées et les fossés sur le bord des routes.
Comment se reproduit cette espèce?
Le cypripède blanc se reproduit par voie sexuée par « pollinisation trompeuse », tandis que sa reproduction asexuée s’opère par ses rhizomes souterrains. Les graines de la plante doivent s’associer avec des champignons terricoles (qui poussent sur la terre) spécifiques pour germer.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Sous la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et du Manitoba, et la Loi sur les espèces en péril au Canada, le cypripède blanc est désigné en voie de disparition. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a récemment baissé le niveau de son statut « en voie de disparition » à « menacé ». Selon l’Association pour la diffusion de l’information sur la biodiversité, elle est jugée hors de danger mondialement.
Quelles menaces guettent cette espèce?
Les principales menaces qui pèsent sur le cypripède blanc sont la perte et la dégradation d’habitats, surtout en raison du développement urbain, mais la compétition avec des plantes envahissantes, comme l’euphorbe ésule et le millepertuis officinal, la cueillette illégale, le contrôle des feux de forêt, le gel tardif au printemps, les herbicides et le défrichement des fossés représentent aussi des menaces.
Que fait CNC pour protéger cette espèce?
Au Manitoba, la plupart des populations de cypripèdes blancs sont situées dans la réserve naturelle des prairies à herbes hautes. Pour protéger ces populations, l’équipe de CNC Manitoba a développé des programmes de recherche et de gestion pour le rétablissement de multiples espèces en péril (Multi-SAR). Ceux-ci sont utilisés pour planifier, gérer les propriétés de CNC où vivent ces espèces, assurer un suivi adéquat, aider la prise de décision sur l’intendance des terres et développer une liste des besoins essentiels en recherche. Grâce à la collaboration avec des partenaires de recherche, plusieurs projets ont été réalisés à la réserve pour étudier différentes facettes de la biologie du cypripède blanc.
De plus, l’équipe de CNC Manitoba intègre des pratiques de gestion, comme le brûlage dirigé, au bénéfice des espèces et assure un suivi annuel des populations de la réserve naturelle des prairies à herbes hautes avec ses partenaires. Présentement, elle réalise un projet pour étudier la relation potentielle entre les populations de la réserve, la température et la gestion des terres, en utilisant les données sur le cypripède blanc recueillies pendant 18 ans. L’équipe a également réalisé des recherches pour trouver de nouvelles populations de cypripèdes blancs sur certaines propriétés de CNC dans la région d’Entre-les-Lacs.