Euphorbe ésule (photo : Ed L/pawpaw67)
Euphorbe ésule
Originaire de l’Europe centrale et méridionale, l’euphorbe ésule a probablement été transportée en Amérique du Nord au début du 19e siècle et se serait ensuite répandue à travers l’Ouest canadien. La plante fut initialement signalée en Alberta en 1933, puis en Saskatchewan peu de temps après. En 2005, le ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan estimait qu’une superficie de plus de 20 000 acres (8 094 hectares) était infestée par l’euphorbe ésule dans la province.
Cette espèce envahissante exotique se développe rapidement, infestant les zones environnantes. Qui plus est, le liquide laiteux de ses tiges et fleurs constitue un irritant pour la plupart des animaux d’élevage, en plus de provoquer parfois des éruptions cutanées ou irritations graves chez l’humain. Ses fleurs, d’un jaune-verdâtre et groupées en ombrelle, explosent et projettent leurs graines jusqu’à cinq mètres plus loin lorsqu’elles sèchent, propageant ainsi des semences qui peuvent rester en dormance dans le sol jusqu’à huit ans.
Identification
Les tiges de l’euphorbe ésule sont disposées en bouquets et peuvent atteindre jusqu’à un mètre de hauteur. Ses feuilles étroites aux bords lisses sont attachées directement à ses tiges. Les feuilles sont de couleur bleu-vert, mais elles deviennent jaunes ou rouge-orangé vers la fin de l’été. Ses petites fleurs jaunes sont dépourvues de pétales ou sépales. Chaque fleur repose sur un couple de bractées.
Croissance
L’euphorbe ésule est considérée comme une mauvaise herbe nuisible en vertu d’une loi provinciale de la Saskatchewan, The Weed Control Act, qui indique que « Tout propriétaire ou occupant d’une terre doit contenir et contrôler les mauvaises herbes nuisibles sur sa terre et prévenir leur propagation sur d’autres terres. »
La plante a la capacité de supplanter la végétation des prairies et des champs bloquant la lumière, en absorbant l’eau et les nutriments disponibles et en libérant des toxines qui empêchent la croissance des autres plantes de la région. Cette espèce peut facilement envahir de grands terrains ouverts.
Que fait CNC pour combattre cet envahisseur?
De nombreuses méthodes sont utilisées pour combattre l’euphorbe ésule. La plante est appréciée des moutons, mais ceux-ci ne la mangeront que si elle est jeune et tendre. Les chèvres peuvent aussi brouter l’euphorbe ésule sans trop en ressentir d’effets négatifs. Les labours doivent initialement être planifiés juste avant la période de gel, vers la fin octobre, puis être répétés fréquemment tout au long de l’année suivante ou jusqu’à ce que la zone soit ensemencée de blé ou d’orge.
Certains coléoptères du genre Aphtona, introduits au pays comme agent de contrôle biologique, contribuent grandement à contenir la propagation de la plante. En effet, cet insecte prédateur se nourrit uniquement de l’euphorbe ésule. Au fur et à mesure qu’une population de la plante s’épuise, les coléoptères migreront vers d’autres zones occupées par celle-ci, ou alors ils mourront. Ces insectes ont été soumis à des tests approfondis afin d’assurer qu’ils ne nuiront pas à d’autres espèces ou à l’écosystème, et sont parfaitement adaptés à la lutte contre l’euphorbe ésule.
Des herbicides spécifiques sont parfois indiqués pour les zones où cette mauvaise herbe nuisible est très bien établie. Les traitements herbicides sont plus efficaces quand ils sont appliqués en juin, période où les fleurs et les semences se développent, ou à la mi-septembre, lorsque les plantes transfèrent les nutriments à leurs racines.
Conservation de la nature Canada (CNC) lutte contre l’euphorbe ésule et d’autres espèces exotiques envahissantes ou plantes nuisibles grâce à des suivis et en employant une ou plusieurs des techniques susmentionnées, dans le cadre d’un programme de lutte antiparasitaire. Par exemple, sur sa propriété de Big Valley, située à environ 30 minutes au nord-ouest de Regina, l’équipe de CNC de la Saskatchewan a fait appel aux traitements herbicides et aux mesures de lutte biologique (coléoptères) afin de contenir la propagation de la plante. Bien qu’il y ait peu de populations d’euphorbe ésule sur la majorité des propriétés de CNC en Saskatchewan, toutes les zones sont soumises à un contrôle rigoureux pour minimiser les perturbations et réduire la propagation de cette espèce envahissante.
Comment pouvez-vous aider?
Chacun de nous peut contribuer à éradiquer les espèces exotiques envahissantes. Voici quelques mesures simples que vous pouvez prendre :
- Débarrassez-vous adéquatement de vos résidus de jardin. Le rejet de résidus de jardin dans les milieux naturels peut y introduire des espèces exotiques envahissantes qui vont ensuite y prospérer et se répandre. Même les tas de feuilles mortes peuvent poser un problème, car ces amas de résidus végétaux peuvent étouffer la végétation indigène. Communiquez avec votre municipalité pour savoir comment vous débarrasser adéquatement de vos résidus de jardin.
- Plantez des espèces indigènes dans votre jardin! Il existe de nombreuses espèces indigènes magnifiques qui attirent papillons et oiseaux indigènes, et qui contribuent ainsi à embellir encore plus votre jardin. Les espèces indigènes sont également mieux adaptées à notre climat et requièrent souvent moins de soins que les espèces exotiques.
- Signalez la présence de plantes envahissantes au conseil de gestion environnementale de votre région. La détection précoce de ces invasions d’espèces exotiques est essentielle à leur éradication.
- Nettoyez vos chaussures ou les pneus de votre vélo avant de circuler dans les sentiers de différentes aires protégées. Les plantes envahissantes se répandent souvent accidentellement à partir de graines collées aux semelles ou au caoutchouc des pneus.