Marjorie Cameron (Photo de Nathan Elson)
Marjorie Cameron
Redonner la nature aux oiseaux
Pour Marjorie Cameron, les prairies sont un lieu merveilleux. Les paysages y sont infinis et les couleurs subtiles. Le ciel, quant à lui, peut être à couper le souffle.
Malheureusement, il ne reste que peu de traces de la prairie d’origine, un milieu naturel complexe. Mme Cameron raconte qu’elle a eu le privilège d’explorer certains de ces fragments de prairie dans le contexte des projets de partenariat de Conservation de la nature Canada (CNC) au ranch Sandstone et à la propriété Waldron, en Alberta, ainsi qu’à Old Man on His Back, en Saskatchewan.
« Notre pâturage était une prairie continue d’herbes courtes dans la vallée Eagle Creek, en Saskatchewan. C’était à près de deux kilomètres de notre maison et un de nos endroits de prédilection pour l’exploration quand nous étions enfants, se rappelle-t-elle. Il y avait toujours quelque chose à observer : des buissons d’amélanchier à feuilles d’aulne dans les zones abritées du vent, des sturnelles de l’Ouest et des faucons, des roses sauvages, des rochers couverts de lichen et des cactus. Chaque pas dans les herbes répandait des effluves d’armoise et d’herbe sèche. L’odeur de l’armoise ne manque jamais de raviver mes souvenirs de ce lieu si spécial. »
Les prairies où Mme Cameron a grandi ont cependant changé, et leur superficie a diminué. Plus de 70 % des prairies canadiennes ont en effet été converties en cultures, en villes et en routes. Au fur et à mesure que l’habitat rétrécit, les populations d’espèces sauvages qui en dépendent disparaissent. La mise en péril de l’habitat de prairie a entraîné celle de nombreuses espèces, y compris le tétras des armoises.
Mme Cameron a soutenu de nombreux projets de conservation de CNC visant à protéger les prairies canadiennes. Elle a à cœur de protéger ces milieux naturels. « De vastes étendues de prairies ont déjà été perdues, et les changements climatiques détruisent ce qui en reste, précise-t-elle. La biodiversité est de plus en plus menacée. Les générations futures méritent d’avoir la chance de découvrir la beauté et la complexité des prairies qui subsistent. »
Une partie du don de Mme Cameron a été attribuée au programme de CNC, en partenariat avec le Zoo de Calgary, pour le rétablissement du tétras des armoises. D’une durée de cinq ans, celui-ci vise à rétablir les populations historiques de cette espèce dans deux sites protégés, dont l’un est une propriété de CNC. « Les espèces qui se sont adaptées aux prairies ne peuvent survivre que si elles ont accès à l’habitat répondant à leurs besoins », précise-t-elle en parlant du programme.
L’an dernier, grâce au don de Mme Cameron, CNC a acquis des terrains couverts de prairie afin d’offrir un environnement propice à la remise en liberté des tétras des armoises. En appuyant la protection de l’habitat, Marjorie Cameron contribue à prendre soin du paysage canadien qu’elle a aimé toute sa vie. « Nous avons l’occasion de protéger certains sites fragiles et si magnifiques, dit-elle. Si nous n’intervenons pas, ils seront perdus à jamais. » Elle espère que les personnes qui iront explorer la nature ressentiront la même chose qu’elle quand les hautes herbes effleurent ses pantalons. « J’aimerais que les gens visitent les propriétés de CNC pour voir qu’il est possible et crucial de protéger les milieux naturels. »
Des personnes comme Marjorie Cameron, animées de leur passion pour les paysages naturels de notre pays, veillent à la restauration du patrimoine naturel pour les générations d’aujourd’hui et de demain.
Marjorie Cameron est au nombre des héros de la conservation qui ont rendu notre travail possible en 2018-2019. Cliquez ici pour lire notre rapport annuel >