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Vaste, audacieux et essentiel

Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Terres boréales, Ont. (Photo de CNC)

Face aux crises urgentes que sont la perte rapide de biodiversité et les changements climatiques, nous devons accroître le rythme, l’ampleur et la portée de la conservation.

Par Brian Banks, auteur, réviseur, géographe

Accrochez au mur une carte de l’Ontario et lancez-y une fléchette en plein centre. Si vous visez juste, elle touchera la forêt boréale, quelque part près de Hornepayne, un village forestier situé à 500 kilomètres (km) au nord-est de Thunder Bay.

Depuis deux ans, cette région fait l’objet d’une attention particulière de la part de Kristyn Ferguson, directrice de programme pour les paysages à grande échelle à Conservation de la nature Canada (CNC) pour l’Ontario. Il s’agit plus précisément de 1 450 km2 (145 000 hectares) situés à l’ouest et au sud de la communauté de Hearst, à environ 900 km au nord de Toronto. Ces terres sont riches en habitats de forêt boréale, en lacs et rivières vierges et en tourbières qui stockent du carbone.

En avril, à l’occasion du Jour de la Terre, CNC a annoncé une campagne de collecte de fonds pour compléter la conservation de ces terres d’une superficie plus de deux fois supérieure à celle de Toronto.

Une fois réalisé, ce projet de conservation privé, nommé Terres boréales, sera le plus important jamais mené au Canada.

« La première fois que j’ai visité la propriété, c’était à la fin de septembre 2021 », explique Mme Ferguson. « C’était au plus fort de la saison automnale, quand le jaune des feuilles des peupliers et des bouleaux contraste avec les conifères foncés. Il suffit de monter un peu pour voir la forêt s’étendre à l’infini. La couleur verte et vive des lacs leur donne un aspect glaciaire. Cet endroit est tout simplement envoûtant. »

L’importance de ce projet est à la fois tangible et symbolique.

La propriété, détenue à l’origine par Domtar, avec qui CNC a négocié une option pour en faire l’acquisition, a une valeur de conservation considérable. On y trouve le caribou des bois, une espèce menacée, ainsi que d’autres grands mammifères comme l’ours noir, le lynx, le loup et l’orignal; elle fournit aussi des habitats de nidification, de reproduction et des haltes migratoires à une multitude d’oiseaux.

Terres boréales est un exemple parfait de la manière dont CNC, en tant que principal organisme privé de conservation au pays, répond aux crises de la perte rapide de biodiversité et des changements climatiques en augmentant le rythme, l’échelle et la portée de son travail – se concentrant sur des projets à grande échelle dans toutes les régions et en s’appuyant sur sa longue expérience en matière de protection d’habitats essentiels dans le sud du pays.

Cette orientation, pierre angulaire de la nouvelle feuille de route de CNC pour les huit prochaines années, permettra à l’organisation de protéger plus de terres, et ce, plus rapidement, soit par l’acquisition traditionnelle de terres en fief simple, comme c’est le cas pour les Terres boréales, soit en partageant son expertise pour, par exemple, obtenir du financement privé ou acquérir des droits d’exploitation des ressources, afin d’aider à la réalisation de projets menés par des gouvernements, des communautés autochtones ou d’autres partenaires.

L’objectif est de doubler l’impact de CNC d’ici 2030, en conservant 1 million d’hectares supplémentaires et en obtenant de nouveaux résultats se chiffrant à 1,5 milliard de dollars en conservation. Ainsi, CNC aidera le Canada à respecter sa promesse, en tant que membre de la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples, de protéger 30 % de ses terres et de ses eaux d’ici 2030.

« Notre nouveau plan stratégique représente notre boîte à outils ainsi que nos va- leurs, et reconnaît qu’avec les changements climatiques et la perte de biodiversité, nous avons un rôle important à jouer », affirme Nancy Newhouse, vice-présidente de CNC pour la région de la Colombie-Britannique.

C’est une approche qu’appuie Mike Wong, vice-président nord-américain de la Commission mondiale des aires protégées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).


Cet article est tiré du numéro Été 2022 du Magazine Conservation de la nature Canada. Cliquez ici pour savoir comment recevoir notre magazine.

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