Qui dort dîne?
Spermophile de Richardson (Photo de Alamy Stock Photo)
Dormir peut paraître une perte de temps, voire un signe de paresse, mais pour certaines espèces animales, plusieurs mois de sommeil leur sont vitaux. Quand le froid s’installe et que la clarté se fait plus rare, la nature prend une pause. Instinctivement, certains animaux plongent alors dans un état de dormance afin de conserver leur énergie pour survivre jusqu’au printemps. On parle souvent d’hibernation, mais il existe plusieurs types de dormance hivernale. D’ailleurs, seulement quelques espèces sont véritablement considérées comme étant hibernantes.
Spermophile de Richardson
Ce rongeur de la famille de la marmotte est l’un des animaux qui, au Canada, hibernent le plus longtemps. Le mâle peut en effet entrer en hibernation dès juillet pour une durée pouvant aller jusqu’à 210 jours. La femelle et ses petits s’abandonnent au sommeil un peu plus tard, soit quand le sol commence à geler à l’automne. Ce n’est qu’à la fonte des neiges et des glaces, en mars ou avril, que le spermophile quitte son terrier.
On peut l’apercevoir… Au site de conservation Hopkins, en Alberta.
Ours noir
Ours noir (Photo de CNC)
Contrairement à la croyance populaire, l’ours n’hiberne pas, il entre plutôt en léthargie. Alors que l’hibernation se caractérise par une réduction importante de la température corporelle, des rythmes cardiaque et respiratoire et du taux métabolique, la léthargie est un état de dormance moins profond et d’une durée généralement moins longue. L’ours émerge parfois de sa léthargie pour boire ou mettre bas, puis se rendort.
On peut l’apercevoir… Au projet de conservation Nebo, en Saskatchewan. Quelques ours s’y trouvent, dont une femelle et ses oursons.
Couleuvre rayée
Couleuvres rayées (Photo de Cory Olson)
En hiver, la couleuvre rayée, la plus répandue des espèces de couleuvres trouvées au Canada, s’entasse en groupe dans un hibernacle. Visiblement elle est bien différente des autres espèces de serpents au comportement solitaire.
On peut l’apercevoir… Dans la plupart des aires protégées par CNC du sud de la Colombie-Britannique.
Grenouille des bois
Grenouille des bois (Photo de Alamy Stock Photo)
Se blottir sous la couette, c’est souvent ce que nous, humains, choisissons de faire pour « hiberner ». Eh bien, c’est également ce que fait la grenouille des bois! L’hiver venu, elle se tapit en effet dans le creux d’un rondin ou
sous un épais tas de feuilles. Cette espèce a la particularité de produire des protéines antigel qui l’aide à survivre aux grands froids hivernaux.
On peut l’apercevoir… Dans la plupart des aires protégées boisées de CNC du sud du Québec, de l’Outaouais à la Gaspésie.
Petite chauve-souris brune
Petite chauve-souris brune (Photo de Ann Froschauer, USFWS/Wikimedia Commons)
dans une grotte ou une mine abandonnée où elle hibernera d’octobre/novembre à mars/avril. Elle choisit ces sites, car elle préfère les endroits humides où les températures sont au-dessus du point de congélation. Ces lieux sont cependant propices à la croissance d’un champignon causant le syndrome du nez blanc, une maladie fongique responsable du déclin massif des populations de chauves-souris. Celles qui en sont atteintes se réveillent en effet plus fréquemment de leur hibernation, ce qui réduit leur réserve d’énergie qui est déjà limitée.
On peut l’apercevoir…
Dans les réserves naturelles de CNC situés dans les Prairies. Ces écosystèmes sont d’importants habitats d’alimentation et de reproduction pour l’espèce. Notons que l’aire de répartition de la petite chauve-souris brune est la plus vaste parmi toutes les espèces de chauves-souris au Canada.
Cet article est tiré du numéro Hiver 2023 du Magazine Conservation de la nature Canada. Pour savoir comment vous pouvez recevoir notre magazine, cliquer ici.
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