Des fossiles, vraiment?
Illustration de Matthias Ball
Propos de Dion Hrushkin, recueillis par Wendy Ho, coordonnatrice à l’édition à CNC.
C’était une chaude journée d’été. Sous nos pieds, un sol aride composé de sable et de roches.
Mon fils Nathan et moi venions de passer la matinée en randonnée à travers les badlands de l’Alberta, sur les sentiers de la propriété Nodwell de CNC dans le canyon Horseshoe, un lieu que nous fréquentons depuis plusieurs années. En tant que géologue, je savais que dans ces roches se cachaient des os de dinosaures. Difficile de s’imaginer que pendant le Crétacé, il y a environ 70 millions d’années, ce site était couvert de forêts luxuriantes et de marécages.
En serpentant la vallée à travers les nombreuses collines couvertes de pierres, nous nous sommes retrouvés devant des fragments d’os jonchant le sol. Des os de dinosaure? Probablement pas avons-nous pensé. C’était sans doute les restes d’un mammifère. Mais, j’en doutais un peu.
Deux ans plus tard, en 2020, nous sommes retournés au même endroit. Nous n’avons pas trouvé d’autres os, et j’ai expliqué à Nathan que ceux que nous avions trouvés la dernière fois étaient probablement tombés du haut de la pente à cause de l’érosion. Nathan s’est alors dépêché de gravir la colline; une fois en haut, il m’a lancé quelques roches pour que je les examine. Malheureusement, aucune trace de dinosaures. Soudain, son ton a complètement changé.
« Papa, il faut que tu viennes me rejoindre! » cria-t-il rempli d’enthousiasme. Pendant que je grimpais, je le voyais fixer le sol. Des os dépassaient des flancs de la colline! Au total, nous avons découvert quatre os que nous avons photographiés pour qu’ils soient identifiés.
François Therrien, paléontologue au musée Royal Tyrell (situé à proximité) et réputé pour ses découvertes archéologiques dans les badlands, a confirmé que les fragments d’os provenaient de l’humérus d’un jeune hadrosaure (communément appelé dinosaure à bec de canard). Encore plus excitant fut d’apprendre que notre découverte était importante, car les mentions de fossiles sont très rares pour ce site, puisqu’il se situe dans une section de la formation rocheuse dépourvue d’ossements.
Mon fils est fasciné par les dinosaures et les fossiles depuis l’âge de six ans. Donc, pour mon paléontologue en herbe, découvrir un dépôt d’ossements et être invité à se joindre à des professionnels pour participer à des fouilles a été incroyablement inspirant! Quelle expérience extraordinaire. Grâce à des sites protégés comme la propriété Nodwell de CNC, nous pouvons en apprendre davantage sur l’histoire naturelle de ce territoire et sur ses espèces du passé comme du présent.
AVERTISSEMENT DE NON-RESPONSABILITÉ
Il est illégal de déterrer des ossements sans permis ni autorisation. La meilleure façon de protéger une découverte est d’en prendre des photos et de signaler son emplacement aux autorités. Puisque la propriété Nodwell est une aire de conservation, nous vous prions de demeurer sur les sentiers pour que tous puissent continuer de profiter de ce magnifique paysage.
Cet article provient du numéro Printemps 2021 du magazine Conservation de la nature Canada. Pour savoir comment vous pouvez recevoir notre magazine, cliquez ici.