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Coucher de soleil sur la prairie à herbes mixtes (Photo de Sean Feagan/CNC)

Coucher de soleil sur la prairie à herbes mixtes (Photo de Sean Feagan/CNC)

Plantes communes des prairies à herbes mixtes

Voici une sélection de magnifiques et fascinantes plantes présentes dans le type de prairie le plus répandu au Canada
Benoîte à trois fleurs (Photo de Sean Feagan/CNC)

Benoîte à trois fleurs (Photo de Sean Feagan/CNC)

De loin, les prairies à herbes mixtes peuvent ressembler à un vaste océan de verdure homogène. Toutefois, en vous baladant dans l’une de ces prairies, vous pourrez y découvrir une grande variété de plantes intéressantes.

Les prairies à herbes mixtes sont le type de prairie le plus répandu en Alberta et en Saskatchewan. En Alberta, elles se déclinent en deux sous-régions, celle des prairies mixtes et celle des prairies mixtes sèches, qui à elles deux représente environ 10 % de la superficie de la province.

Ces écosystèmes de prairie doivent leur nom au mélange d’herbes mi-hautes et courtes dont sont composés leurs habitats. Les graminées ne sont toutefois pas les seuls végétaux que l’on y trouve, puisque ces régions abritent également une variété de plantes herbacées, ainsi que plusieurs espèces importantes d’arbustes (ligneux).

Poursuivez votre lecture pour découvrir quelques-unes des fascinantes plantes des extraordinaires prairies de l’Alberta et de la Saskatchewan!

Lichens et mousses

Lorsque vous visitez une prairie mixte, si vous vous agenouillez et examinez attentivement le sol, vous y découvrirez une communauté complexe et colorée de lichens et de mousses à la surface du sol parmi les herbes.

Même s’il peut être facile de passer à côté de ces espèces, elles jouent un rôle important en aidant à recouvrir et à protéger les sols fragiles des prairies. Cette partie de l’écosystème de la prairie est l’une des plus fragiles. Si elle est perturbée, elle peut mettre des décennies à se rétablir, si elle y parvient.

Sélaginelle dense

Sélaginelle dense (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Sélaginelle dense (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

La sélaginelle dense est l’une des plantes les plus intéressantes que l’on trouve dans les prairies. Ces plantes rampantes font partie de la famille des lycopodiacées et ne sont pas étroitement liées aux vraies mousses. Elles possèdent un seul système vasculaire, des feuilles en forme d’écailles et poussent en de denses tapis. Contrairement aux autres plantes mentionnées ci-dessous, qui produisent des graines, la sélaginelle dense produit des spores.

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Carex filifolié

Les espèces du genre Carex figurent parmi les groupes de plantes à fleurs les plus diversifiés. Bon nombre d’entre elles poussent dans des zones humides, mais certaines se sont adaptées aux conditions arides et ensoleillées des prairies mixtes. L’une des plus courantes est le carex fillifolié, dont les feuilles sont minces et effilées.

Cette plante, semblable à une graminée, est toute petite et il peut être difficile de la reconnaître. Il est donc conseillé de se munir d’une loupe! Ainsi, en l’observant de plus près, on pourra plus facilement remarquer la couleur rouge-brun distinctive de la gaine de ses feuilles.

Le carex fillifolié résiste au broutage et est l’une des premières plantes à coloniser une zone après sa perturbation.

Boutelou grêle

Boutelou grêle (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Boutelou grêle (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Plus grande que les petits carex et les lycopodes, cette herbe courte pousse en touffes de feuilles frisées et forme de denses tapis. Polyvalente, elle peut pousser dans certaines des conditions les plus arides des milieux de prairies. Le boutelou grêle présente une grande valeur nutritionnelle pour le bétail, en particulier en automne et en hiver.

Son inflorescence en forme de sourcil est sans doute l’une des plus uniques de toutes les espèces d’herbes!

Stipe chevelue

Toute personne ayant déjà marché dans de la stipe chevelue se souviendra peu-être de la douleur aiguë ressentie après que les graines à bout pointu aient traversé ses chaussettes et transpercé sa peau.

Bien que parfois douloureuses, les graines de cette graminée de taille moyenne sont fascinantes. Chacune d’entre elles est attachée à un long prolongement torsadé semblable à une vis, que l’on appelle « arête ». Une fois que les graines sont libérées et que le taux d’humidité augmente, les tiges se détordent, ce qui permet à la graine de s’enfoncer dans le sol!

Herbe emblématique de la Saskatchewan, la stipe chevelue, aussi appelée stipe comateuse, est considérée comme l’une des plus importantes herbes des prairies mixtes et l’une des espèces climaciques dominantes (plante typique d’un écosystème mature non perturbé) de la province. Elle est également très appréciée par la faune, qui s’en nourrit surtout au début du printemps. Certaines espèces, comme le chien de prairie, le gaufre gris (un rongeur) et le lièvre de Townsend se nourrissent de ses pousses.

Vous voulez contribuer à la sauvegarde des prairies? Apprenez-en plus sur notre Plan d'action pour la conservation des prairies!

Agropyre de l’Ouest

Plusieurs espèces d’agropyres indigènes sont présentes dans les prairies mixtes, l’agropyre du Nord et l’agropyre de l’Ouest étant les plus courantes. Les graines de ces graminées poussent en épis verticaux et se propagent également au moyen de tiges souterraines appelées rhizomes.

L’agropyre de l’Ouest prospère dans des conditions humides et peut tolérer les milieux alcalins ou salins, où il pousse souvent en denses tapis. C’est pourquoi il est souvent utilisé pour contrôler l’érosion ou pour stabiliser les sites en restauration.

Benoîte à trois fleurs

La benoîte à trois fleurs compte au nombre des plantes à fleurs larges les plus courantes des prairies mixtes, même si elle est également présente dans les forêts-parcs à trembles et dans les régions de contreforts. Cette plante à floraison précoce appartient à la famille des rosacées et produit des fleurs de couleur violet rougeâtre qui, comme son nom l’indique, poussent en groupes de trois. Au printemps, elles fournissent une importante source de nourriture aux pollinisateurs.

Ses porte-graines présentent des protubérances semblables à des plumes qui, une fois exposées à la lumière de l’aube ou du coucher du soleil, ressemblent à de la fumée flottant près du sol.

Dalée violette

Malgré ce que suggère son nom anglais « Purple prairie clover », la dalée violette n’est pas un « vrai » trèfle. Toutefois, tout comme les vrais trèfles, cette plante fait partie de la famille des pois et peut fixer de l’azote atmosphérique, ce qui aide à fertiliser le sol. Cette plante vivace est riche en protéines, ce qui en fait une source de nourriture de choix pour de nombreux herbivores, dont l’antilope d’Amérique.

La dalée violette produit de magnifiques fleurs, qui sont en fait composées de centaines de minuscules fleurs individuelles poussant ensemble sur un épi de forme conique. Ses fleurs sont très appréciées des pollinisateurs, dont plusieurs membres de la famille des collétidés (abeille plâtrière), qui sont spécialisées pour butiner cette plante.

Les graines de dalée violette sont souvent disponibles commercialement, c’est donc une excellente option si vous souhaitez faire pousser un peu des prairies chez vous.

Liatris ponctué

Liatris ponctué (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Liatris ponctué (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Cette fleur sauvage vivace doit son nom aux petites taches visibles sur ses feuilles étroites semblables à de l’herbe.

Elle produit de magnifiques fleurs dont la couleur varie du rose au violet, qui poussent sur un grand épi pouvant mesurer jusqu’à 25 centimètres de haut. Sa floraison est tardive, et peut avoir lieu aussi tard qu’en septembre.

Les graines du liatris ponctué sont couvertes d’une touffe de poils qui facilite leur dissémination dans le vent. Elle revêt une grande importance pour la faune, car ses fleurs fournissent du nectar aux pollinisateurs et les oiseaux se régalent de ses graines.

Les magnifiques fleurs du liatris ponctué ne sont pas passées inaperçues aux yeux des horticulteur(-trice)s, et de nombreux cultivars sont aujourd’hui couramment plantés dans les jardins. Cependant, si vous décidez d’en planter chez vous, pensez à opter pour une variété indigène.

Oponce à épines nombreuses

Oponce en fleurs (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

Oponce en fleurs (Photo de Lee Moltzahn/CNC)

En s’aventurant dans la prairie, il faut porter une attention particulière à l’endroit où l’on met les pieds et où l’on s’assoit pour se reposer, sans quoi on risque de se piquer avec les grandes épines de ce cactus. On trouve couramment cette plante dans les badlands, mais aussi dans les prairies ouvertes.

Certains de ces segments sont plats et peuvent atteindre jusqu’à 12 centimètres de long. Chaque plant produit jusqu’à une douzaine de grandes fleurs de couleur jaune vif. Celles-ci sont convoitées par un large éventail de pollinisateurs, et sont particulièrement appréciées des abeilles. Le goût du fruit de l’oponce à épines nombreuses est souvent comparé à celui de l’ananas.

Parfaitement adaptée aux environnements secs, l’espèce est dotée de racines creuses qui retiennent l’humidité, et d’une épaisse cuticule (couche protectrice) qui prévient le dessèchement. Ses épines, qui sont des feuilles modifiées, aident à repousser les herbivores affamés et assoiffés. Ce cactus est également doté d’épines de plus petite taille qui l’aident à refléter les rayons du soleil.

Rosier des prairies

Le rosier des prairies est une autre plante épineuse qui tolère les conditions arides. Contrairement au rosier de jardin typique, cette espèce pousse très près du sol. Toutefois, elle produit elle aussi de magnifiques fleurs parfumées dont la couleur varie du blanc au rose.

Elle se propage à partir de tiges souterraines et forme de denses colonies. Elle est de plus petite taille que les autres espèces de rosiers indigènes et peut compter jusqu’à une douzaine de folioles.

En automne, le fruit du rosier des prairies, connu sous le nom de cynorhodon, prend une couleur rouge vif. Il est une source de nourriture importante pour la faune, notamment pour de nombreux oiseaux et même pour les coyotes. Malgré la présence de petites épines, ses feuilles sont mangées par des espèces sauvages comme le cerf mulet et l’antilope d’Amérique.

Armoise

L’armoise pousse généralement jusqu’à la hauteur de la ceinture et présente des troncs noueux qui se tordent fréquemment pour adopter des formes inhabituelles. Lorsqu’elles sont écrasées, ses feuilles grises dégagent une odeur épicée et amère. Membre de la famille des asters, ses fleurs jaune pâle éclosent à la fin de l’été et sont pollinisées par le vent.

On trouve l’armoise dans des environnements arides, comme les badlands et les prairies sèches. À certains endroits, elle forme des peuplements denses. Lorsqu’elle est attaquée par des insectes prédateurs, l’armoise peut libérer des substances chimiques spéciales qui signalent aux autres plantes de renforcer leurs défenses.

Un grand nombre d’espèces sauvages dépendent de cette plante pour se nourrir et s’abriter. Ses feuilles, riches en protéines, en graisses et en hydrates de carbone, en font une source de nourriture de choix pour le cerf, l’orignal, le wapiti, l’antilope d’Amérique et le mouflon d’Amérique. Le tétras des armoises, comme le suggère son nom, dépend aussi de cette plante pour se nourrir, s’abriter et nicher.

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