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Prairie Skookumchuck, C.-B. (Photo CNC)

Prairie Skookumchuck, C.-B. (Photo CNC)

Des habitats d’importance pour les oiseaux désormais protégés dans le sillon des Rocheuses

28 mai 2024
Invermere, Colombie-Britannique

 

Oiseaux nicheurs et wapitis comptent au nombre des espèces qui bénéficieront de ce projet de conservation

Une nouvelle aire de conservation près de Cranbrook offrira davantage d’habitats protégés aux espèces qui dépendent des milieux de prairie dans le sillon des montagnes Rocheuses. Conservation de la nature Canada (CNC) annonce en effet l’acquisition de 270 hectares dans la prairie Skookumchuck, située sur les territoires traditionnels des nations Ktunaxa et Secwépemc (bande Shuswap). L’aire de conservation de la prairie Skookumchuck protégera des prairies de fond de vallée, des forêts ouvertes et des milieux humides d’une importance vitale.

Le site, qui fait partie de la Zone clé pour la biodiversité de la prairie Skookumchuck, est adjacent à trois réserves fauniques provinciales qui assurent la protection de l’habitat du courlis à long bec et du pic de Lewis, deux espèces en péril. Le courlis à long bec est désigné comme une espèce préoccupante en raison de la perte de l’habitat de prairie où il se reproduit. L’aire de conservation de la prairie Skookumchuck abrite plusieurs territoires de nidification de cette espèce. Le pic de Lewis, qui est menacé à l’échelle nationale, niche dans les cavités de grands arbres, comme ceux que l’on trouve au sein de ce paysage, et une population reproductrice de cet oiseau est présente dans la région.

Des peuplements clairsemés de pins ponderosa matures et anciens, auxquels se mêlent quelques douglas de Menzies, représentent environ le tiers de la superficie de la nouvelle aire de conservation de la prairie Skookumchuck. La plus grande partie du site consiste en une prairie aride où poussent la koelérie à crêtes, l’agropyre à épis et la fétuque scabre. Trois hectares de milieux humides rehaussent la diversité du paysage et fournissent des bienfaits vitaux à la faune et à la flore, tout en contribuant aux réseaux hydrographiques de la région. Ce joyau naturel est aussi l’habitat du blaireau d’Amérique, une espèce en voie de disparition, et constitue une aire d’hivernage de premier choix pour le wapiti, le cerf mulet et le cerf de Virginie.

Depuis de nombreuses années, les milieux herbeux de l’aire de conservation de la prairie Skookumchuck sont utilisés pour le pâturage du bétail à faible impact. Cette pratique a permis de reproduire l’évolution historique et dynamique de ce paysage, où des feux de végétation de faible intensité empêchaient les arbustes et les arbres d’envahir les prairies ouvertes. Avant même que ce territoire ne soit conservé, son ancien propriétaire limitait déjà les activités de pâturage à l’automne, pour éviter d’empiéter sur cet habitat vital au printemps, pendant la période de nidification du coulis à long bec et d’autres oiseaux des prairies.

Dans le but de maintenir et d’améliorer les bienfaits écologiques offerts par cette nouvelle aire de conservation, CNC élaborera un plan de gestion. L’organisme étudie en outre diverses possibilités d’utiliser le broutage pour améliorer l’habitat du courlis à long bec dans les zones anciennement cultivées du site. 

Ce projet a été financé en partie par le gouvernement du Canada par l’entremise du Programme de conservation du patrimoine naturel du Fonds de la nature du Canada. Des donatrices et donateurs privés, dont le Rosenfeld Family Fund, y ont également contribué.

Citations

« Même si elles ne représentent qu’une infime portion du territoire provincial, les prairies y jouent un rôle considérable. Elles constituent un habitat essentiel pour la faune, filtrent l’eau, purifient l’air et stockent du carbone, sans compter leurs bienfaits pour les collectivités locales. Ce projet représente donc une grande victoire pour la nature et les espèces sauvages. La prairie Skookumchuck est un point chaud de biodiversité, bien connu des naturalistes locaux qui viennent y observer le courlis à long bec, le wapiti et d’autres espèces présentes dans la région. Conservation de la nature Canada est enthousiaste à l’idée d’assurer la gestion de la prairie Skookumchuck et de veiller à ce qu’elle continue de prospérer à l’avenir. »
– Richard Klafki, directeur du programme des Rocheuses canadiennes, Conservation de la nature Canada

« La protection des prairies, des forêts anciennes et des milieux humides joue un rôle essentiel pour freiner et inverser la perte de biodiversité, en plus de contribuer au rétablissement des espèces en péril, comme le blaireau d’Amérique et le Courlis à long bec. La protection des prairies constitue aussi une importante solution climatique naturelle, bien qu’elle soit sous-estimée. Grâce à des programmes tels que le Programme de conservation du patrimoine naturel, et à des partenaires comme Conservation de la nature Canada, le gouvernement du Canada se rapproche de son objectif de conserver 30 p. 100 des terres et des eaux au pays d’ici 2030. La protection de l’environnement naturel de la Colombie-Britannique, y compris la zone importante pour la conservation des oiseaux de la prairie Skookumchuck, reflète notre approche mobilisant toute la société afin d’atteindre nos objectifs de conservation. »
– L’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada

Faits saillants

  • Le sillon des Rocheuses est une longue et profonde vallée qui s’étend sur 1 500 kilomètres du Montana, aux États-Unis, jusqu’au Yukon. Le développement urbain, la conversion en terres agricoles et le recrutement forestier y ont contribué à la raréfaction des écosystèmes de prairies et de forêts ouvertes. Ce paysage a historiquement été entretenu en grande partie par les feux de végétation de faible intensité et les brûlages culturels, qui permettent d’éliminer les jeunes arbustes et les arbres qui, autrement, empiéteraient sur les prairies et densifieraient les forêts. Des années de suppression des incendies ont limité ces bienfaits, ce qui a compromis l’habitat d’espèces sauvages et augmenté le risque de feux de végétation de grande ampleur.
  • Protéger les prairies est une solution climatique naturelle importante, car il s’agit d’un moyen efficace de limiter les émissions de carbone dans l’atmosphère. Les herbes indigènes ont des systèmes racinaires étendus qui s’enfoncent à des mètres sous terre, ce qui leur permet de stocker une quantité considérable de carbone dans le sol.
  • L’aire de conservation de la prairie Skookumchuck se situe dans la zone biogéoclimatique à pin ponderosa, connue pour être la zone forestière la plus chaude et la plus aride de la province.
  • La prairie Skookumchuck est l’une de plusieurs nouvelles Zones clés pour la biodiversité établies par Oiseaux Canada. Les Zones clés pour la biodiversité, que l’on retrouve de Terre-Neuve-et-Labrador à la Colombie-Britannique, sont des outils informatifs qui peuvent contribuer à orienter les décisions en matière d’aménagement du territoire et à établir des objectifs de conservation, de même qu’à protéger les écosystèmes et les espèces qui en dépendent.
  • Le courlis à long bec passe l’été dans les régions de l’ouest de l’Amérique du Nord où l’herbe est courte et clairsemée, comme les prairies à herbes courtes et à herbes mixtes, et les champs agricoles. Une fois que les petits ont quitté le nid, cet oiseau peut se déplacer vers des zones où les herbes sont plus hautes et plus denses.

Images

Des images se trouvent ici (vidéo de Jolene Rudisuela/CNC).

À propos

Conservation de la nature Canada (CNC) est la force rassembleuse au pays pour la sauvegarde de la nature. Par la conservation permanente de vastes territoires, nous apportons des solutions à la double crise du déclin rapide de la biodiversité et des changements climatiques. Partenaire de confiance, CNC œuvre aux côtés de particuliers, de communautés, d’entreprises et de gouvernements afin de protéger et veiller sur nos aires naturelles. Depuis 1962, nous avons mobilisé la population canadienne pour conserver et restaurer plus de 15 millions d’hectares.

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Lesley Marian Neilson
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