facebook
La colline Reginald sur l'île Salt Spring, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

La colline Reginald sur l'île Salt Spring, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

Aire de conservation Reginald Hill

En se promenant à travers la forêt de la colline Reginald, il est facile d’imaginer à quoi ressemblait jadis l’ensemble de l’île Salt Spring. Sous d’imposants douglas de Menzies, arbousiers d’Amérique et chênes de Garry, les rayons de soleil qui parviennent à se frayer un chemin à travers la canopée parsèment le sol de points de lumière. Ici et là, des falaises rocheuses émergent de la mousse et de la végétation au sein de ce paysage grandiose. Les plantes déploient leurs feuilles et s’installent lentement sur toutes les surfaces disponibles, tandis que les insectes et les animaux rampent, gambadent et volent dans les boisés luxuriants.

Grâce au soutien et à la générosité d’innombrables donateurs et donatrices, CNC a pu faire l’acquisition de 161 hectares de cette forêt majestueuse et essentielle pour veiller à ce qu’ils demeurent inaltérés et inexploités.

La colline Reginald, qui se trouve sur le côté sud de l’île Salt Spring et qui surplombe le port de Fulford, abrite certains des écosystèmes  les plus rares et les plus menacés de la Colombie-Britannique : ceux associés à la zone biogéoclimatique de la forêt côtière de douglas de Menzies. Il s’agit du  paysage écologique le plus menacé de la Colombie-Britannique, dont il n’occupe que 0,3 % du territoire. Les forêts qui s’y trouvent sont pourtant essentielles à la survie de certaines des espèces les plus vulnérables de la province. La conservation de 161 hectares à la colline Reginald contribue de manière importante à la protection de la flore, de la faune et des communautés écologiques uniques et menacées présentes dans les boisés de chênes de Garry, les forêts dominées par le douglas de Menzies et les milieux humides éphémères qui s’y trouvent.

L’île Salt Spring est située sur le territoire des Salish de la Côte, et l’aire de conservation Reginald Hill de CNC jouxte des terres de réserve de la Première Nation Tsawout. Dans le cadre de l’élaboration de son plan de gestion pour cette nouvelle aire de conservation, CNC prendra le temps de bien comprendre les valeurs culturelles autochtones qui se rattachent à ce territoire afin d’en définir les priorités culturelles clés, en plus de ses valeurs écologiques.

Petite île, grande occasion

L'automne à l'aire de conservation Reginald Hill, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

L'automne à l'aire de conservation Reginald Hill, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

L’un des aspects les plus remarquables du projet Reginald Hill est sa taille.

Une grande partie des forêts côtières de douglas de Menzies de l’île Salt Spring ont été abattues et converties à un usage agricole ou résidentiel. À l’heure actuelle, moins du quart des paysages de l’île sont protégés. La colline Reginald est elle-même en cours de régénération après des coupes sélectives dans les années 1940 et un peu d’exploitation écoforestière dans les années 1990. Son emplacement et sa taille en font un site de choix pour le lotissement et le développement immobilier. Heureusement, grâce à la famille Beach et à sa volonté de voir conserver cet endroit qui lui appartient depuis des décennies, ce paysage vital sera protégé par CNC pour des générations à venir.

« Je suis ravie de savoir que Conservation de la nature Canada veillera sur cet endroit si unique à perpétuité », a affirmé Nancy Beach, l’une des membres de la famille qui ont collaboré avec CNC pour la conservation du site. « La marche paisible jusqu’au sommet de la colline, qui offre une vue imprenable, est une expérience indéniablement enrichissante, et c’était le rêve de nos parents de voir le caractère sauvage de cette terre préservé à jamais. »

La population de l’île Salt Spring a elle aussi joué un rôle essentiel dans la réussite de ce projet, en y mettant à profit leurs connaissances sur la région et son écologie, de même que leurs dons et leur enthousiasme.

« La population de l’île a été très enthousiaste quant à la conservation de cet endroit », a souligné Susan Hannon, une écologiste et biologiste en conservation qui habite sur l’île. « Il s’agit d’un lieu très spécial, qui sera un fleuron parmi les aires protégées sur l’île. Il s’agit d’un site vaste et relativement inaltéré, au sein d’un paysage où se trouvent d’autres aires protégées. Pour moi, ses points forts sont ses écosystèmes de chênes de Garry et ses nombreux petits milieux humides qui fournissent des habitats à de nombreuses espèces en péril. »

Une forêt grouillante de vie

Petit-duc des montagnes (Photo de Josh Shaw)

Petit-duc des montagnes (Photo de Josh Shaw)

Malgré les coupes forestières qui y ont eu lieu par le passé, la colline Reginald est un exemple plein de vitalité de la forêt côtière de douglas de Menzies. On estime que plus de 40 % des arbres qui se trouvent au sein de l’aire de conservation sont matures et âgés d’un minimum de 81 ans.En conservant cette forêt, les arbres qui s’y trouvent pourront continuer de grandir et elle poursuivra sa transformation en forêt ancienne au cours des siècles à venir.

Le climat sec de type méditerranéen de la zone côtière de douglas de Menzies est connu pour abriter une grande diversité d’espèces, dont beaucoup sont en situation précaire en Colombie-Britannique. Des espèces en péril ont été observées dans le secteur, dont plusieurs sont inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril du Canada, comme l’engoulevent d’Amérique (menacé), la couleuvre à queue fine (menacée) et le leptoge à quatre spores, un lichen (préoccupant). Conserver les habitats et le couvert végétal du site contribuera également à retenir et à filtrer l’eau douce de l’île, une fonction essentielle au sein de ce paysage relativement développé.

L’aire de conservation Reginald Hill fait aussi partie d’un paysage plus vaste de terres inaltérées et protégées. En effet, elle jouxte des terres de réserve de la Première Nation Tsawout, un parc régional et des terres protégées par des ententes de conservation. Deux parcs provinciaux se trouvent également à proximité, de même que deux autres sites protégés par CNC, soit l’aire de conservation Raymond M. Goodall et le sanctuaire naturel Ruby Alton. Cela permet d’étendre la superficie des terres protégée et de créer une plus grande zone connectée où la faune peut prospérer et se déplacer en toute liberté.

Des résultats si concrets qu’on peut les visiter

Sentier à l'aire de conservation Reginald Hill, sur l'île Salt Spring, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

Sentier à l'aire de conservation Reginald Hill, sur l'île Salt Spring, C.-B. (Photo de Fernando Lessa)

Les sentiers de l’aire de conservation Reginald Hill sont fréquentés depuis longtemps par la collectivité locale et demeureront accessibles uniquement à pied.

En raison de la sensibilité écologique du site, les chiens ne sont pas autorisés dans l’aire de conservation. Le vélo de montagne, les véhicules motorisés, le camping, les feux et l’équitation y sont également interdits. Vous pouvez consulter une carte des sentiers accessibles au public ici (en anglais).

Nous vous remercions de continuer à respecter la nature et de nous aider à prendre soin de ce site important.

Partenaires pour la conservation

Ce projet de conservation a été rendu possible grâce au financement du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds de la nature du Canada. D’autres fonds ont été obtenus grâce aux généreuses contributions de la Gerald A. Cooper-Key Foundation et de plus de 140 personnes, entreprises et fondations (en anglais).

Pleins feux sur nos partenaires

Petits Gestes de Conservation - Relevez le défi pour courir la chance de gagner