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Prairies à herbes hautes, Man. (Photo Lauren James/CNC)

Prairies à herbes hautes, Man. (Photo Lauren James/CNC)

Trouver ma voie : ce qui m’a mené à la conservation de la nature

Jon Carson, stagiaire en conservation, Man. (Photo CNC)

Jon Carson, stagiaire en conservation, Man. (Photo CNC)

Plusieurs raisons peuvent pousser une personne à vouloir changer de carrière. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, elles vous amènent toutes inévitablement à vous poser la même question : que vais-je faire de ma vie?  Ce processus n’est jamais facile. Il faut faire de l’introspection, comprendre ce qui vous motive, réfléchir à comment vous atteindrez votre objectif et, éventuellement, faire un premier pas vers l’inconnu. Changer de carrière implique aussi d’acquérir de nouvelles compétences et de sortir de sa zone de confort. C'est difficile et ça peut faire peur, mais c'est aussi extrêmement gratifiant. 

De nombreuses raisons ont motivé ma décision de réorienter ma carrière, la plus importante étant la perte de mon père à la fin de l’année 2022. Cet événement m’a obligé à reconsidérer de nombreux aspects de ma vie, et plus particulièrement à réfléchir à ce qui m’apporte de la joie et à ce qui me motive. Il a ravivé en moi l’envie d’agir et m’a poussé à rompre avec la complaisance et la routine. Après mûre réflexion et beaucoup d’introspection, je me suis rendu compte que je n’avais pas envie d’être où je me trouvais. J’ai donc décidé de faire un premier pas pour créer un changement : à l’âge de 32 ans, j’ai quitté mon emploi pour aller étudier à l’université pour la première fois. 

Donc, pourquoi me suis-je intéressée à la conservation? Je savais depuis mon plus jeune âge, en pratiquant la pêche et la chasse et en faisant des activités de plein air d’une manière informelle, mais passionnée, que j’aimais le monde naturel. J’ai aussi passé beaucoup de temps à vélo dans des régions sauvages, en Australie, en Asie du Sud-Est, en Amérique centrale, aux États-Unis, et partout au Manitoba.

J’ai toutefois réalisé à un certain moment que je voulais travailler dans le domaine de la conservation. J’étais dans l’avion et je revenais de l’une de mes dernières visites chez mon père. J’étais au milieu d’une rangée de trois sièges et je regardais le documentaire Artifishial, sur le déclin de la population de saumons sauvages. Carl Safina, un zoologiste, y explique que le cycle de vie du saumon sauvage et son rôle unique en tant qu’espèce clé « distillent la richesse de l’océan, puis lui redonnent vie ».Ce documentaire met en lumière la relation néfaste que nous pouvons entretenir avec la nature et, en le visionnant, je me suis surpris à pleurer assis à côté d’un étranger. Des poissons m’ont fait pleurer... Malgré tout, j’ai laissé couler mes larmes, parce que le saumon, et tous les organismes vivants ont de l’importance. Parfois, le traitement que nous réservons à la planète et les dégâts que nous pouvons lui causer sont déchirants. C’est le genre de chose qui mérite des larmes. C’est aussi le genre de choses que nous devons nous efforcer de changer.

La passion de se lancer dans quelque chose vient du cœur, mais si elle ne demeure qu’une passion, et que l’on ne lui donne pas les moyens de porter fruit, elle risque de s’éteindre et de mourir. C’est ce qui m’amène, d’une certaine façon, à ma situation actuelle. 

Après ma première année à l’Université de Winnipeg, j’ai été très chanceux de décrocher un stage auprès de Conservation de la nature Canada (CNC). Même si j’étais débutant dans ce domaine, je me suis senti accueilli et soutenu, et j’ai pu apprendre et diversifier mon expérience tout en me familiarisant davantage avec tous les aspects du travail de conservation.

Sous la direction de mes collègues et grâce aux nombreuses occasions d’apprentissage qui m’ont été offertes, j’ai pu expérimenter tant de choses nouvelles et en tirer des enseignements. Mon expérience à CNC m’a ouvert les yeux sur les menaces qui pèsent sur les espèces et les écosystèmes indigènes, comme l’hespérie de Poweshiek (un papillon), la platanthère blanchâtre de l’Ouest (une orchidée) et la beauté enchanteresse de la prairie à herbes hautes. Le temps que j’ai passé au sein de l’organisme a permis à ma passion de continuer à grandir. C’est un endroit où pendant une journée je peux : installer des unités de surveillance audio des oiseaux dans un marais, participer à des brûlages dirigés qui régénèrent le paysage et, le lendemain, contrôler des espèces envahissantes sur des terres d’élevage dans la région d’Entre-les-Lacs. 

Quitter mon emploi et me lancer dans quelque chose de nouveau, d’inconnu, d’effrayant et d’incertain, mais finalement si gratifiant, a été l’une des meilleures décisions de ma vie. Et cela, je le dois en grande partie à la grande chance que j'ai eue en travaillant à CNC.

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