Selon Conservation de la nature Canada, les espèces qui nous donnent la frousse à l’Halloween sont avant tout incomprises, et plusieurs doivent être protégées
Les images d’Halloween sont omniprésentes en cette période de l’année, et les espèces considérées apeurantes qu’on y associe, comme les chauves-souris, les loups, les hiboux, les corbeaux, les araignées et d’autres animaux, en font partie plus souvent qu’à leur tour.
Conservation de la nature Canada (CNC), un organisme national voué à la conservation des milieux naturels, tient cependant à rappeler que cela nuit à la compréhension de ces espèces et de leur droit d’exister. Tout en encourageant les enfants à se déguiser et à faire le tour de leur voisinage pour récolter des bonbons, CNC invite la population à en apprendre plus sur les mythes associés à ces espèces mal comprises. L’organisme à but non lucratif espère ainsi que l’éducation permettra de transformer les craintes à l’égard de ces espèces en un réel souci pour leur survie et le désir de soutenir des travaux de conservation de terres privées.
« C’est vraiment triste de constater que plusieurs de ces espèces sont tout simplement incomprises. Au lieu de les craindre, nous devrions avoir peur pour elles puisqu’elles sont nombreuses à être en péril ou même en voie de disparition, explique Claude Drolet, chargé de projet à l'intendance des terres à CNC. Plusieurs populations de chauves-souris, par exemple, ont connu d’énormes pertes. Le problème, c’est que si les gens en ont peur, ils peuvent avoir du mal à comprendre pourquoi nous devons les protéger ou, pire encore, être ouvertement hostiles à ces animaux qui essaient tout simplement de survivre. »
En cette période de l’année, les films, costumes et décorations présentent des images qui vont de mignonnes à terrifiantes, avec des représentations d’espèces communément mal comprises et souvent craintes. Même si les légendes entourant les hiboux, les chouettes, les chauves-souris, les vampires, les loups et les loups-garous font d’excellentes histoires de peur, Claude Drolet estime qu’avec le temps, ces images d’épouvante ont contribué aux stéréotypes négatifs et empreints de crainte dont souffrent certains animaux.
« Nous avons tendance à craindre ce avec quoi nous n’avons pas d’interaction. Bon nombre de ces espèces, comme les hiboux, les chouettes et les chauves-souris, sont nocturnes. Comme ces animaux sont actifs la nuit, nous n’avons pas la chance de bien les voir et d’apprendre à les connaître et à les apprécier », explique Claude Drolet.
Plusieurs de ces espèces ont mauvaise presse et sont présentées sous un angle négatif à un moment où leur conservation est préoccupante à l’échelle nationale et mondiale. La petite chauve-souris brune en est un exemple. L’infection fongique mortelle dont elle est victime se déplace vers l’ouest à travers l’Amérique du Nord et est maintenant présente en Saskatchewan. Jusqu’à présent, elle a déjà décimé plus de 90 % des populations de petites chauves-souris brunes dans l’est du Canada. Le loup de l’Est est aussi désigné menacé au Canada.
Selon Claude Drolet, CNC protège non seulement des habitats essentiels à certaines de ces espèces pour leur assurer un endroit où vivre, mais cherche aussi à dissiper certains mythes et à favoriser une meilleure compréhension du public à leur sujet. Les chauves-souris sont un bon point de départ.
« C’est aux histoires de vampires que nous devons notre crainte des chauves-souris. L’un des principaux mythes à leur sujet est qu’elles sucent le sang. Or, aucune des 18 espèces de chauves-souris du Canada ne se nourrit de sang. Toutes sont insectivores et se délectent d’insectes, incluant certains qui n’ont pas la faveur du public comme les maringouins. Si vous n’aimez pas ces petits suceurs de sang, vous devriez aimer les chauves-souris! »
Certains hiboux et chouettes, comme l’effraie des clochers et le hibou des marais sont aussi en difficulté. Comme tant d’espèces nocturnes, les hiboux et chouettes ont injustement mauvaise réputation.
« Leurs grands yeux ronds leur donnent un air inquiétant. Leurs cris lancinants et leur vol silencieux leur confèrent une présence fantomatique et ne font que contribuer à leur mystère. Malgré cette image, les hiboux et les chouettes sont des acteurs très utiles de nos écosystèmes. Ils font un travail aussi utile que redoutable pour contrôler les populations de rongeurs et jouent un rôle clé dans les écosystèmes forestiers. Malheureusement, nombre de nos hiboux et chouettes sont en déclin », déplore Claude Drolet.
À l’heure actuelle, CNC protège et gère des habitats qui abritent plus de 200 espèces en péril au Québec. Sans protection, ces plantes et animaux risquent de disparaître.
À propos
Conservation de la nature Canada (CNC) est la force rassembleuse au pays pour la sauvegarde de la nature. Par la conservation permanente de vastes territoires, nous apportons des solutions à la double crise du déclin rapide de la biodiversité et des changements climatiques. Partenaire de confiance, CNC œuvre aux côtés de particuliers, de collectivités, d’entreprises et de gouvernements afin de protéger et veiller sur nos aires naturelles les plus importantes. Depuis 1962, CNC a mobilisé la population canadienne pour conserver et restaurer plus de 15 millions d’hectares. Au Québec, près de 50 000 hectares ont été protégés. CNC est un organisme de bienfaisance enregistré. Avec la nature, nous créons un monde prospère. Pour en savoir plus : conservationdelanature.ca.
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