Protection des tortues de l’archipel d’Hochelaga

Des espèces résilientes dans un milieu fortement urbanisé

On oublie parfois que le territoire très urbanisé de Montréal est un archipel regroupant plus de 300 îles et îlots, ainsi que plusieurs cours d’eau. Dans cet environnement aquatique, au cœur de la grande région métropolitaine, vivent de nombreuses espèces, dont la tortue géographique, la tortue peinte et la tortue serpentine

Tortue géographique

On la reconnaît aux lignes jaunes sur son cou et ses pattes. Elle doit son nom aux lignes sur sa carapace, qui rappellent les courbes de niveau d’une carte topographique. Cette espèce peut parfois sembler abondante, particulièrement au lac des Deux Montagnes, mais son statut est bel et bien précaire.

Tortue serpentine

Son allure préhistorique, avec sa longue queue aux arêtes proéminentes et en dents de scie, ne trompe pas. Elle peut mesurer de 20 à 49 cm, ce qui en fait la plus grosse des trois espèces de tortues du lac des Deux Montagnes. La tortue serpentine est particulièrement farouche est peu étendre son cou très rapidement pour mordre. Attention à vos doigts!

Tortue peinte

Sa carapace est lisse et foncée, alors que son plastron (carapace ventrale) est jaune. Espèce plutôt colorée, la tortue peinte a des rayures rouges sur ses pattes et sa queue.

Ces trois espèces ont un statut de précarité au niveau provincial ou fédéral, ou à ces deux niveaux. Leur disparition et celle de leurs habitats pourraient entraîner des conséquences imprévisibles sur le réseau alimentaire des espèces qui fréquentent les mêmes milieux. La protection de l’habitat des tortues contribue aussi directement à la conservation de milieux naturels riverains, au maintien de la qualité de l’eau et même à la limitation des risques d’inondation! Vous êtes propriétaire d'un terrain comportant une rive et vous souhaitez contribuer à la protection des tortues? Voici le témoignage inspirant de deux propriétaires riverains qu’a rencontrés CNC :

Les menaces aux populations de tortues

La carapace des tortues adultes leur confère une protection très efficace contre les prédateurs. Par contre, elle n’est d’aucun recours contre la dégradation de l'habitat. La perte de sites de ponte et d’exposition au soleil, des habitats critiques à la survie des tortues, est la principale menace à laquelle elles font face. Les tortues sont aussi victimes de blessures, parfois mortelles, occasionnées par les hélices de bateaux ou des collisions avec des voitures. On suspecte également que les populations de prédateurs des nids de tortues (raton laveur, mouffette, renard, etc.), artificiellement élevées en milieux urbain et périurbain, limitent leur reproduction et menacent le maintien des populations à long terme.

Que fait CNC pour protéger ces tortues?

Les actions menées par CNC touchent cinq volets :

• La protection d’habitats riverains dans l’aire de répartition de la tortue par la création d’aires protégées;
• L’acquisition de connaissances sur la répartition des tortues grâce à la plateforme Carapace.ca;
• L’aménagement et la protection de sites de ponte et l’installation de structures d’exposition au soleil dans des secteurs où ces sites sont inadéquats ou insuffisants;
• La sensibilisation de propriétaires riverain(e)s, des citoyen(ne)s et des élu(e)s à la conservation de cette espèce;
• L’implication de bénévoles à des activités de surveillance et de restauration de l’habitat.

Comment contribuer à la sauvegarde des tortues?

• Ne jamais déranger, toucher, ni déplacer une tortue ou ses œufs, sauf si cette dernière se trouve sur la route.
• Éviter d’enlever des branches et troncs d’arbres en bordure des plans d’eau.
• Signalez vos observations de tortues vivantes, blessées ou mortes sur le site web Carapace.ca ou à l’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec.
• Réduire la vitesse des embarcations à moteur près des berges et dans les baies peu profondes afin d'éviter les collisions avec les tortues.
• S’informer sur la protection de nids de tortues à l’aide de cette fiche produite par la Fédération canadienne de la faune.
• Vous êtes propriétaire d’un terrain fréquenté par les tortues? Contactez CNC pour avoir des conseils et recommandations sur les aménagements que vous pourriez réaliser pour les aider.

Remerciements

CNC tient à remercier ses partenaires pour ce projet, dont le Groupe de mise en œuvre du rétablissement de la tortue géographique, le Zoo Ecomuseum, la Ville de Montréal,  Nature-Action Québec et Éco-Nature. Il invite les citoyen(e)s, propriétaires privé(e)s, employé(e)s/élu(e)s municipaux(-ales) ou organismes intéressés par la protection des tortues de l’archipel d’Hochelaga à contacter Annie Ferland, chargée de projets, à annie.ferland@conservationdelanature.ca. Ensemble, prenons soin pour les générations futures de ces animaux fascinants.

Merci à nos donateurs :