Grenville-sur-la-Rouge - Chemin de Young Settlement
Chemin de Young Settlement (Photo de NCC)
Conservation de la nature Canada (CNC) protège 155 hectares à Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides, à environ 120 km au nord-ouest de Montréal. Le terrain, qui est adjacent au projet de conservation Kenauk - Vallée de la rivière Saumon (Kinonge), se trouve au sein d'un noyau forestier favorisant la connectivité entre le parc national du Mont-Tremblant et la vallée de l’Outaouais. Le maintien des liens naturels (ou corridors écologiques) entre ces grandes zones forestières, en partie fragmentées par les infrastructures humaines telles les routes et les villes, est essentiel pour permettre à la faune de se déplacer et à la flore de se disperser d’un habitat à l’autre.
Une histoire de famille
La famille Young (Photo de Holly Young)
La propriété appartenait auparavant à la famille Young. D’origine écossaise, elle est arrivée au Canada dans les années 1820 et s’est établie à Grenville-sur-la-Rouge en y achetant un premier terrain, auquel se sont ajoutés plusieurs autres les années suivantes. Éventuellement le chemin menant aux propriétés a été baptisé en leur nom: le Young settlement.
Au fil des ans, certains membres de la famille ont exploité la portion agricole des terres, d’autres ont travaillé pour le Seigniory Club, lieu de réunion et de retraite pour l'élite politique et financière, maintenant connu sous le nom de Kenauk Nature, une base de plein air et pourvoirie ouverte au public. Le clubhouse de la seigneurie est désormais un hôtel de luxe bien connu : le Château Montebello.
La plupart des descendants ayant quitté la région, la propriété a été vendue en 2018 à CNC. Les Young étaient alors émus de voir une page de leur histoire se tourner, mais aussi heureux de savoir que la richesse écologique de leurs terres serait désormais protégée.
Un milieu naturel riche et diversifié
La propriété est majoritairement composée de forêts d’érables, de bouleaux et de pruches, une rare variété de conifères. Le noyer cendré, une espèce en voie de disparition au Canada, y est également présent.
Le reste du territoire est composé de milieux humides, dont une tourbière boisée et une prairie humide, ainsi qu’un marais et des marécages. Ces zones sont susceptibles d’abriter de nombreuses espèces de sauvagine telles que le canard noir et le canard branchu.
Les caractéristiques écologiques du territoire et les observations faites sur les terrains voisins laissent croire à la présence des espèces d’oiseaux suivantes : la paruline azurée, une espèce au statut préoccupant au Canada et menacée au Québec, la paruline du Canada, menacée au Canada et susceptibles d'être désignée comme menacée ou vulnérables au Québec, le moucherolle à côtés olive, menacée au Canada et le pioui de l’Est, au statut préoccupant au Canada.
Le loup de l’Est pourrait également se trouver sur cette propriété. L’orignal, l’ours noir, le lynx du Canada ou le lynx roux, ont tous été aperçus sur les propriétés voisines. Des inventaires futurs pourront confirmer leur présence.
Partenaires
La conservation de cette propriété est rendue possible grâce au soutien financier du projet Ensemble pour la nature du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, du Programme de conservation des zones naturelles du gouvernement du Canada, du U.S. Fish & Wildlife Service (par son North American Wetlands Conservation Act), et d’un ami de CNC souhaitant rester anonyme.
La protection de cette terre permet de consolider un corridor écologique important pour la connectivité des territoires. CNC travaille à sensibiliser le public et les collectivités à cet enjeu grâce au programme Action-Climat Québec du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.