Saint-Roch-de-Richelieu - Pour la protection des poissons de la rivière Richelieu

Fouille-roche gris (Photo de J.R. Shute/Conservation Fisheries)

Qu’est-ce qui respire sous l’eau, vit dans la rivière Richelieu et fait partie des espèces préoccupantes ou en voie de disparition au Canada?

Si vous avez répondu le fouille-roche gris, le méné d’herbe, le chevalier de rivière (trois espèces de poissons vulnérables) et le chevalier cuivré (une espèce en voie de disparition), vous avez raison!

La situation des trois premières espèces est préoccupante, selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), et c'est pourquoi elles sont désignées vulnérables en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. Le chevalier cuivré, la quatrième espèce, est officiellement en voie de disparition depuis 2007 en vertu de la Loi canadienne sur les espèces en péril (LEP). Leurs populations ont toutes souffert de la contamination par les eaux d’écoulement et des dommages qui ont été causés aux habitats qui leur sont propices, deux phénomènes que Conservation de la nature Canada cherche à combattre.

L’île Deschaillons se trouve sur la rivière Richelieu, à Saint-Roch-de-Richelieu, à une vingtaine de kilomètres de Sorel-Tracy. CNC y protège un site de 20 hectares (49 acres) qui inclut un chenal riche en herbiers aquatiques à très haute valeur écologique pour la sauvagine et des espèces de poissons en péril.

Cette acquisition s’ajoute aux habitats déjà protégés par CNC sur la rivière Richelieu, soit 15 km de rivage entre le pont de l’autoroute 35 (Saint-Jean-sur-Richelieu) et le refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin (bassin de Chambly), ainsi que les îles Jeanotte et aux Cerfs, à Saint-Charles-de-Richelieu. Ces deux propriétés, qui forment un archipel de plus de 30 hectares (74 acres), sont les deux dernières îles de la rivière Richelieu à être inhabitées. Elles constituent aussi un habitat essentiel pour la survie des jeunes chevaliers cuivrés.

Le méné d’herbe, le fouille-roche gris, le chevalier de rivière et le chevalier cuivré ont tous besoin de rivières aux eaux propres pour se nourrir, frayer (pondre leurs œufs) et vivre. Les herbiers aquatiques de la rivière Richelieu constituent un habitat idéal pour ces espèces, c’est pourquoi il est crucial de continuer de les protéger. Ces espèces sont sensibles aux changements affectant la qualité de l’eau, incluant sa turbidité (une mesure de la clarté de l’eau), son débit, sa température et le phénomène de ruissellement. Pour survivre, elles ont besoin de lits de rivière où elles trouvent une abondance de plantes aquatiques et de larves d’insectes pour se nourrir.

La protection de cette aire naturelle ne profitera pas seulement à ces espèces de poissons, car la propriété chevauche la partie sud de l’île Deschaillons ainsi qu'un milieu riverain directement à l’ouest. L’île Deschaillons est reconnue comme une aire de concentration des oiseaux aquatiques. La bernache du Canada, le canard branchu, le canard chipeau, le canard noir et le canard souchet y trouvent également refuge.

La propriété constitue aussi l’un des derniers boisés intacts le long de la rivière Richelieu au nord du bassin de Chambly. On y trouve notamment de jeunes caryers ovales, une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable selon la LEMV.

Conservation de la nature Canada tient à remercier les donateurs suivants qui ont rendu possible ce projet de conservation : le Programme de conservation des zones naturelles du gouvernement du Canada, le projet Ensemble pour la nature du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Normand Jacques, homme d'affaires, ancien propriétaire du terrain et ancien propriétaire du camping Domaine des Érables (1992-2012), le U.S. Fish and Wildlife Service, et d’autres donateurs qui souhaitent demeurer anonymes.