Des pratiques respectueuses de la nature qui profitent à la faune et à la flore
Verger, Montérégie, Qc (Photo de CNC)
Je m'appelle Gabrielle Goyette et je suis biologiste. Je termine actuellement ma maîtrise en environnement et développement durable, option gestion de la biodiversité, à l'Université de Montréal, au Québec. J'ai toujours été intéressée par la connectivité écologique et la réconciliation entre la nature et la société.
À l’été 2023, j'ai eu la chance d'être stagiaire à Conservation de la nature Canada dans la région de la Montérégie. J'ai ainsi pu travailler sur plusieurs projets dans le sud de la province, dont un de restauration de l’aristide à rameaux basilaires, une plante qui pousse en milieux sablonneux, un type d'habitat rare au Québec. Cette expérience unique m'a permis de travailler avec cette espèce menacée et de contribuer à la mise en œuvre d'un plan de restauration.
Aristide à rameaux basilaires, une plante qui pousse en milieu sablonneux (Photo de CNC)
J'ai aussi rédigé un guide destiné aux propriétaires de vergers de la région de Covey Hill. Ceux et celles avec qui nous avons travaillé ont montré un vif intérêt pour nos conseils. Ce guide fourni des conseils sur les pratiques agroresponsables qui peuvent être mises en œuvre dans les vergers, notamment en matière de gestion floristique et faunistique.
Trois types d'aménagements floristiques leur ont été recommandés : les brise-vents, qui, comme leur nom l’indique, réduisent la pression du vent sur les cultures et limitent la dérive des pesticides; les bandes ou îlots fleuris, qui servent de refuge aux pollinisateurs et autres alliés des cultures (p. ex., les coccinelles); et les bandes riveraines, qui protègent contre l'érosion et filtrent les sédiments, les engrais et les pesticides pour les empêcher de s'infiltrer dans le milieu aquatique.
Pour ce qui est des caractéristiques souhaitées de l'habitat naturel, CNC en propose trois qui favorisent la présence d'animaux contribuant à contrôler les populations de ravageurs des cultures.
- Les nichoirs et les perchoirs, qui favorisent la présence d'oiseaux de proie et d'oiseaux insectivores;
- Les hibernacles de serpents, un aménagement discret qui attire ces reptiles peu connus au Québec, mais si essentiels au maintien de la chaîne alimentaire;
- Les nichoirs à chauves-souris, qui offrent un abri à ces insectivores dont les populations sont en grave déclin.
J'ai été impressionnée par la volonté de certain(e)s propriétaires d'adopter ces pratiques. Je pense que notre capacité à développer et à promouvoir des pratiques qui profitent à la fois à l'environnement et aux cultures est vitale pour l'avenir de l'agriculture.
Vue à partir du verger, Montérégie, Qc (Photo de CNC)
Des éléments sont toutefois moins populaires, comme les nichoirs à chauves-souris et les hibernacles pour serpents. Ces espèces sont moins charismatiques et n'ont pas très bonne réputation auprès du grand public. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour l’acceptation de ces excellentes alliées pour nos cultures.
J'ai beaucoup appris au cours de mon stage. Si je devais souligner une chose, ce serait l'importance du travail d'équipe. La collaboration entre les biologistes, mais aussi avec les agronomes et les propriétaires de vergers, est essentielle pour développer de bonnes relations et permettre une meilleure compréhension des enjeux agroenvironnementaux. La communication est essentielle.