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Restauration des cours d’eau de la baie Black

Baie Black, Lac Supérieur, Ont. (Photo de Costal Productions)

Baie Black, Lac Supérieur, Ont. (Photo de Costal Productions)

Par Hannah Terejko, stagiaire en conservation à CNC pendant l’été 2024.

Ayant grandi en Ontario, j’ai eu la chance de découvrir de nombreuses aires naturelles. Les paysages et habitats les plus magnifiques qu’il m’ait été donné de voir sont ceux de la rive nord du lac Supérieur. Je suis reconnaissante d’avoir contribué au cours de l’été 2024 à la protection et à la restauration de certains de ces endroits grandioses en tant que stagiaire à Conservation de la nature Canada (CNC) pour le nord-ouest de l’Ontario.

Le lac Supérieur illustre remarquablement la sélection naturelle des espèces les plus résilientes, spécifiquement celles qui parviennent à prospérer dans des eaux glaciales et pauvres en nutriments. Malgré ces conditions difficiles, les marais littoraux de la baie Black (Black Bay), dans le nord-ouest du lac Supérieur, offrent à de nombreuses espèces aquatiques et de rivage un lieu sécuritaire où se reposer, se cacher, jouer et s’épanouir.

La stagiaire Hannah au travail, Black Bay, Ont. (Photo CNC)

La stagiaire Hannah au travail, Black Bay, Ont. (Photo CNC)

Cette année, j’ai contribué à la conservation de la péninsule de la baie Black, l’une des zones d’intérêt de CNC dans l’aire naturelle côtière du lac Supérieur. En pagayant le long de la rive nord de la baie, j’ai remarqué que des traces d’orignaux et de grands hérons tapissaient le lit sablonneux et limoneux du lac. Tout en évitant soigneusement que ma pagaie ne racle le fond de l’eau, d’une profondeur de 10 cm, j’ai observé les textures variées des élodées, des myriophylles et des zostères enchevêtrées, qui dansaient dans l’eau chaude et peu profonde et s’enroulaient immanquablement autour de ma pagaie. J’ai aussi noté des traces d’orignaux à proximité des colonies de quenouilles, dont les tiges avaient été mâchouillées par gros morceaux, comme des branches de céleri. Peut-être qu’un peu plus tôt, un ou plusieurs orignaux étaient passés à gué devant les grands hérons qui, eux, attendaient patiemment le prochain banc de ménés.

Des espèces aquatiques adaptées aux eaux relativement chaudes et peu profondes, comme la perche, le doré et le bar, résident à l’année dans la baie Black. Le meunier noir, l’omble de fontaine, la truite arc-en-ciel et l’esturgeon jaune (une espèce en péril) y vivent également, mais dépendent de l’accès aux ruisseaux et aux rivières pour le frai et la migration. Il est important que les cours d’eau restent libres afin que ces espèces puissent circuler librement à l’intérieur des zones de frai et le reste du lac Supérieur. 

Le ruisseau Cold (

Le ruisseau Cold (" Cold Creek "), après la plantation, Black Bay, Ont. (Photo CNC)

Le ruisseau Cold (Cold Creek) est un affluent de la baie Black qui traverse des terres gérées par CNC. Au cours de l'été, grâce au soutien de la Fondation de la faune de l'Ontario, nous avons pu travailler avec des entrepreneurs pour enlever complètement les vieux ponceaux, ce qui a permis aux poissons de circuler entre la voie navigable et le lac Supérieur.

Le projet de restauration de la baie Black comprenait également l’élimination de bâtiments délabrés et d’ordures. La présence de déchets sur le site, comme de vieilles voitures, pourrait entraîner l’infiltration de produits chimiques dans les sols environnants, les eaux souterraines et, finalement, dans le ruisseau Cold. La collecte de débris, notamment d’objets métalliques tranchants, permet ainsi d’éviter que les oiseaux, en particulier les corbeaux et les corneilles, ne se blessent. En effet, les corvidés sont attirés par les objets métalliques brillants, et peuvent se blesser en les manipulant s’ils sont coupants ou contaminés.

Nouvelle plantation sur le ruisseau Cold (

Nouvelle plantation sur le ruisseau Cold (" Cold Creek "), Black Bay, Ont. (Photo CNC)

Une fois les ponceaux et les bâtiments enlevés, l’équipe d’intendance est descendue à pied jusqu’au ruisseau, tout en ramassant en chemin de petites talles de cornouiller et de saule, qui ont servi à restaurer la berge. Nous avons renforcé la biodiversité des berges en y plantant des espèces indigènes locales adaptées au site, dont le carex de Bebb, le carex faux-vulpin et le carex de Crawford. Ces plantes contribueront à prévenir l’érosion des berges du ruisseau et accélèreront le rétablissement de la biodiversité du site. Puis, à l’endroit où nous avons retiré les bâtiments, nous avons planté dans les clairières nouvellement ouvertes des espèces indigènes qui préfèrent les sols bien drainés, comme la verge d’or jonciforme, la reine-des-prés et l’asclépiade, afin de créer un habitat pour les pollinisateurs.

Les principes adoptés par plusieurs adeptes de plein air se résument à une règle générale : ne laisser aucune trace. Cela inclut aussi de laisser les lieux dans un meilleur état que celui dans lequel nous les avons trouvés. Tout comme nous l’avons fait en restaurant l’aire naturelle de la baie Black, vous aussi, vous pouvez favoriser le maintien d’écosystèmes sains, notamment en apportant un sac lors de votre prochaine randonnée pour ramasser les déchets.

Ma participation à ce projet s’est avérée fort enrichissante. Les connaissances que j’ai acquises me serviront dans mon parcours en conservation, et plus important encore, je pourrai les partager avec les autres et la future génération de gardiens et gardiennes de la nature.

Biographie de l’auteure

Hannah Terejko est diplômée du programme de loisirs de plein air et de sciences naturelles de l’Université Lakehead, à Thunder Bay. Lorsqu’elle n’est pas en train de parcourir un sentier ou d’admirer le lever du soleil, elle aime visiter les magasins d’articles usagés et bricoler.

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