Cassenoix d'Amérique (photo de Paul Turbitt)
Cassenoix d'Amérique
Le cassenoix d’amérique laisse une empreinte beaucoup plus importante sur le paysage que ne le laisserait croire sa taille. Cet oiseau ressemble à la pie et appartient à la famille des corvidés.
L’espèce est indigène en Colombie-Britannique, en Alberta et dans l’Ouest des États-Unis. On peut l’observer dans la région des Rocheuses, notamment près des stations de ski et des sentiers de randonnée, en quête d’une quelconque aumône. Il fréquente également plusieurs propriétés appartenant à CNC. L’oiseau contribue à sa manière à la conservation de deux espèces de pins indigènes en déclin, grâce à son mode d’alimentation pendant les longs mois d’hiver.
Tout au long de l’été, le cassenoix d’Amérique agrémente son régime alimentaire en se nourrissant d’insectes et de petits fruits. À l’approche de l’automne, il se met à engranger ce qui constitue son mets favori : des graines de pin flexible et de pin à écorce blanche. Or, la reproduction de ces deux espèces pose des problèmes particuliers. Leurs semences ne sont dotées d’aucune « aile » pour favoriser leur dissémination. Les graines du pin flexible tombent directement sous l’arbre, tandis que celles du pin à écorce blanche restent emprisonnées dans un cône jusqu’à ce que le cassenoix les libère en brisant le cône avec son bec.
C’est donc à l’automne que commence la vraie besogne du corvidé. D’après les observations, certains individus transportent jusqu’à 35 000 graines par an, parfois sur une distance de plus de 10 kilomètres. Le cassenoix creuse des trous peu profonds dans le sol à l’aide de son bec, dans lesquels il enfouira 4, 5 et parfois même jusqu’à 15 graines.
Le cassenoix n’arrive jamais à consommer toutes les graines qu’il a accumulées. S’il en enfouit autant, c’est pour se prémunir contre les écureuils et autres voleurs du même acabit. Ce qui signifie qu’une partie des semences reste dans le sol et peut prendre racine, pour former de nouveaux arbres. Voilà un exemple parfait de mutualisme, c’est-à-dire une association mutuellement avantageuse entre ces deux espèces. On peut donc dire que le cassenoix a une façon bien à lui de « transmettre » son empreinte.