Pic de Lewis (Photo de iStock)
Pic de Lewis
Maître chasseur aérien, le pic de Lewis s’est adapté à la capture d’insectes en plein vol. Il s’agit d’un comportement atypique pour la plupart des pics, qui creusent le bois des arbres pour en extraire des insectes foreurs. Perché sur la cime des arbres, le pic de Lewis attend le bon moment pour descendre en piqué et attraper sa proie avec une précision extraordinaire. L'espèce a été décrite pour la première fois durant l’expédition de Lewis et Clark (1804-1806) et a été nommé en l’honneur du co-capitaine de l’expédition, Meriwether Lewis.
À quoi ressemble cette espèce?
Le pic de Lewis adulte est un pic de taille moyenne qui mesure de 26 à 36 cm de longueur. Ses ailes ont une envergure de 49 à 52 cm. Son visage est rouge foncé tandis que sa tête, son dos, ses ailes et sa queue ont un ton noir verdâtre chatoyant. Contrastant avec sa couleur verte et rouge, son col gris argenté surplombe une touche de rose sur sa poitrine. La robe de la femelle est un peu plus claire, et les juvéniles sont de couleur plus foncée et ne possèdent pas de plumes rouges.
Où trouve-t-on cette espèce?
Le pic de Lewis se retrouve uniquement dans l’ouest de l’Amérique du Nord, du centre sud de la Colombie-Britannique jusqu’à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Au Canada, la vallée de l’Okanagan est la région la plus propice pour apercevoir des pics de Lewis, mais on sait qu’ils se reproduisent également dans les forêts de pins ponderosas s’étendant d’East Kootenay jusqu’au centre de la Colombie-Britannique. L’habitat du pic de Lewis en Colombie-Britannique est situé à l’extrémité nord de son aire de reproduction estivale, où il revient chaque année en mai.
L’espèce se concentre dans des forêts ouvertes, des forêts riveraines ou des prairies présentant des arbres dispersés, lesquels sont nécessaires pour rechercher de la nourriture en plein vol. Les bosquets de peupliers adultes et anciens situés près de prairies, les champs agricoles et les forêts de conifères incendiées depuis peu sont d’autres habitats qui conviennent à cette espèce. Le pic de Lewis niche dans les cavités des arbres ayant un grand diamètre, qu’ils soient vivants, en décomposition partielle ou morts.
En hiver, les pics de Lewis qui nichent au Canada migrent vers les forêts de pins et de chênes du sud de l’Oregon jusqu’au nord de la Basse-Californie.
Quel est le statut de conservation de cette espèce?
Le pic de Lewis a été évalué comme étant une espèce menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et est protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
Selon le Relevé des oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord, le pic de Lewis a connu un déclin de 82 % entre 1966 et 2015. Au Canada, sa population compte aujourd’hui moins de 1 000 individus, et les données témoignent d’un déclin continu.
La dégradation et la perte des habitats sont les menaces les plus importantes pour l’espèce. Le développement résidentiel et urbain, le développement agricole, la coupe des arbres morts pour le bois de chauffage et, dans certaines régions, les invasions de dendroctones du pin ponderosa ont contribué à ce déclin. Au fur et à mesure que les sapins de Douglas envahissent les clairières des forêts de pins ponderosas, en raison de l’extinction des feux de forêt naturels qui ralentissaient autrefois leur avancée, l’habitat ouvert privilégié par le pic de Lewis disparaît.
Que fait aCNC pour conserver l’habitat de cette espèce?
Conservation de la nature Canada (CNC) protège des habitats essentiels au pic de Lewis dans la région intérieure sud de la Colombie-Britannique. Le ranch Thunder Hill et la propriété Marion Creek Benchlands, qui sont situés dans la vallée de l’Upper Columbia, présentent des forêts de sapins de Douglas et de pins ponderosas, ainsi que des forêts ouvertes, habitats de prédilection pour cette espèce de pic. Dans la région d’East Kootenay, le ranch Pine Butte et le corridor faunique Luke Creek constituent d’excellents exemples de prairies fonctionnelles contenant des milieux humides et de petits lacs, et offrant des habitats adéquats pour le pic de Lewis et 80 autres espèces d’oiseaux migrateurs.
Selon l’âge, l’état et l’histoire du paysage forestier, il peut y avoir une pénurie d’arbres adultes et d’arbres morts encore debout présentant une grande quantité de cavités utilisées par la faune. Entre 2007 et 2017, CNC a augmenté le nombre de ces arbres sur de nombreuses propriétés dans la région des Kootenay, en injectant un champignon indigène pourrissant le centre des arbres afin qu’ils meurent debout, créant ainsi l’habitat nécessaire à la nidification et à l’alimentation des pics et d’autres espèces. Les objectifs globaux du projet étaient d’améliorer les habitats forestiers de la faune et d’accroître leur abondance dans les régions qui présentent un fort potentiel d’habitabilité pour le pic de Lewis et d’autres espèces dépendant des cavités dans les arbres.