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Cachés sous nos yeux

Lichen « Barbe de vieillard » (Usnea longissima) (Photo de Terry Allen/Alamy Stock Photo)

Lichen « Barbe de vieillard » (Usnea longissima) (Photo de Terry Allen/Alamy Stock Photo)

Par Doug Van Hemessen, coordonnateur à l’intendance des terres à CNC, pour la Nouvelle-Écosse

Il m’arrive souvent de sortir me promener sans but précis, surtout dans le boisé qui borde ma maison. C’est l’occasion de me défaire des soucis qui m’habitent et de prendre conscience de l’environnement qui m’entoure. Je peux voir, écouter, sentir, toucher et même goûter, quand quelque chose de comestible est à portée de main. Aucune destination, aucun plan, ni sentier.

C’est cet état d’esprit qui me permet de découvrir ce qui est minuscule et qui passe inaperçu. Je suis enthousiasmé par les minuscules parcelles « d’univers » que je déniche. Il s’agit souvent de lichens et de mousses qui, pour être appréciés, nous obligent à nous arrêter pour bien les observer. En regardant de plus près, des subtilités apparaissent. Observer réellement et en profondeur, prend du temps.

Les lichens sont présents tout autour de nous. On les trouve partout dans le monde, des littoraux des océans jusqu’au sommet des montagnes, et ce, de l’Arctique à l’Antarctique. Ils poussent sur presque toutes les surfaces et se présentent sous des formes très diverses (et parfois étranges). Les rochers, le sol et les végétaux représentent tous des surfaces où vivent les lichens. Dans les zones nouvellement dépouillées de végétation, les lichens sont généralement les premiers organismes à s’implanter. Ils constituent la base d’écosystèmes plus complexes.

La capacité des lichens à résister à des températures extrêmes et aux sécheresses me fascine également. Cependant, plusieurs d’entre eux sont sensibles aux polluants présents dans l’air. Leur absence peut d’ailleurs être un indicateur de la mauvaise qualité de l’air.Selon l’endroit où vous vous trouvez, les lichens peuvent être discrets ou bien visibles. Certains sont flamboyants, d’autres doivent être examinés à l’aide d’une loupe ou d’un microscope pour que se révèle à nous leur monde extraordinaire et rempli de détails. Un de mes lichens préférés est l’usnée barbue. Ses filaments hirsutes me rappellent les guirlandes gris-vert pâle qui ornent les sapins de Noël.

Malheureusement, malgré leur omniprésence et leur nature généralement robuste, certains lichens sont désignés comme des espèces en péril. Par exemple, l’érioderme boréal et l’érioderme mou sont en voie de disparition. Leur déclin est lié en partie aux vents dominants qui transportent depuis le centre du Canada et l’est des États-Unis de la pollution qui tombe sous forme de pluies acides en Nouvelle-Écosse, ma province natale. Mais ce n’est pas tout, les lichens sont aussi menacés par les changements d’utilisation des sols et les changements climatiques.

Le temps passé dans la nature est du temps de qualité. Allez-y! Sortez et explorez. Arrêtez-vous et fermez les yeux. Écoutez. Sentez. Ressentez. Respirez. Libérez-vous de vos soucis. Puis ouvrez les yeux... Pouvez-vous trouver un lichen maintenant?


Cet article est tiré du numéro Printemps 2022 du Magazine Conservation de la nature Canada. Cliquez ici pour savoir comment recevoir notre magazine.

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