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Le Canada s’est engagé à protéger la nature. Au travail maintenant!

06 février 2023

 

Article d'opinion

En décembre, le monde entier s’est entendu sur un plan pour protéger et restaurer le monde naturel à l’échelle de la planète. Le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité (CMB), qui en a résulté, nous place devant un choix : cet accord sera-t-il un catalyseur d’actions en faveur de la nature ou marquera-t-il son effondrement?

En 2010, le monde avait adopté des cibles semblables. Une fois à échéance, en 2020, aucune n’avait été atteinte. Dans l’intervalle, nos prairies ont continué de dépérir, nos milieux humides ont continué de rétrécir et le soutien apporté au travail de conservation n’a pas permis de suivre le rythme du déclin de la nature. Cette fois, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’échouer.

La disparition des espèces et des habitats naturels qui nous sont chers affecte l’ensemble de la société, menace les cultures vivrières, l’approvisionnement en eau et l’air que nous respirons. Le déclin du monde naturel nous affecte tous, et son rétablissement nous concerne tout autant.

Pour nous assurer d’atteindre nos objectifs cette fois, et en particulier celui de conserver 30 % des terres et des eaux de notre pays d’ici 2030, il faut travailler ensemble et mesurer collectivement notre succès. Toute la société doit s’unir pour protéger le monde naturel.

Cet esprit de collaboration donne d’ailleurs déjà des résultats. Le mois dernier, les efforts de Conservation de la nature Canada (CNC) pour négocier et financer un accord entre CNC, Interfor et la Province de la Colombie-Britannique, ont permis protéger 75 000 hectares d’une rarissime forêt pluviale tempérée intérieure dans la vallée de la rivière l’Incomappleux. Cette réussite monumentale en faveur de la nature n’aurait pas été possible sans des liens de confiance et la collaboration entre différents secteurs.

Le projet de la vallée de la rivière Incomappleux est la plus récente d’une série de victoires pour la conservation des milieux naturels au Canada obtenues au cours de la dernière année. Ces victoires incluent en outre les projets Terres boréales (Ontario), le plus vaste projet de conservation de l’histoire du Canada, Kenauk (Québec), qui sera le site d’un laboratoire à ciel ouvert destiné à l’étude des effets des changements climatiques, The Yarrow (Alberta), où des pratiques de pâturage durables servent les objectifs de conservation, et Kwesawe’k (île Oultons - en anglais), au nord de l’Île-du-Prince-Édouard, où CNC et les Mi’kmaq d’Epekwitnewaq œuvrent à l’acquisition et à la gestion de l’île, qui sera éventuellement retournée à cette communauté.

Pour chacun de ces projets récents, CNC a mobilisé son expertise scientifique, sa créativité pour conclure des ententes, ses relations et son financement pour collaborer avec les gouvernements, l’industrie et les communautés autochtones afin d’offrir des solutions efficaces pour soutenir la nature. Ensemble, ces réalisations ont permis de protéger une superficie de près de cinq fois la taille de l’île de Montréal.

Cela dit, ces réussites ne suffisent toujours pas.

Nous devons dès maintenant et urgemment redoubler d’efforts, car l’objectif de conserver 30 % du territoire n’est pas un chiffre arbitraire. C’est ce que les scientifiques considèrent comme le minimum nécessaire pour stopper le déclin de la nature et protéger les processus écologiques dont nous dépendons. CNC a son propre plan pour doubler les retombées de son travail d’ici 2030, mais nous devons tous nous y mettre pour nous assurer un avenir qui sera respectueux de la nature.

À l’heure actuelle, un peu moins de 14 % du territoire canadien est protégé. Pour plus que doubler cette superficie, de grandes contributions sont nécessaires de la part de tous les secteurs. Les gouvernements ne peuvent pas à eux seuls apporter les changements d’envergure que la nature exige.

Nous pouvons trouver des solutions en matière de conservation. Les gouvernements, l’industrie et les propriétaires de terres peuvent protéger des milieux naturels inaltérés grâce aux AMCEZ (autres mesures de conservation efficaces par zone); avec des ressources suffisantes, les communautés autochtones qui ont veillé sur leurs territoires depuis des millénaires peuvent créer des Aires protégées et de conservation autochtones; et des entreprises forestières et d’autres ressources peuvent bénéficier de mesures incitatives pour renoncer à leurs tenures, comme cela a été le cas pour le projet de la vallée de la rivière Incomappleux. Les outils dont nous disposons pour conserver la nature au Canada sont nombreux et variés, et chacun mérite d’être exploré. Nous devons en faire la promotion et leur allouer des ressources suffisantes. Ils doivent être utilisés par les gestionnaires de terres du secteur privé, soutenus par les gouvernements et adéquatement financés. Chose plus importante encore, ils doivent être utilisés dans un climat d’équité, de respect et d’inclusion.

Ce n’est que grâce à une approche mobilisant l’ensemble de la société que nous pourrons maintenir, restaurer et améliorer la résilience de tous les écosystèmes. Depuis toujours, la nature assure notre survie. Aujourd’hui, son avenir dépend de nous.

— Catherine Grenier, présidente et cheffe de la direction et Conservation de la nature Canada

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Andrew Holland
Directeur national, Relations avec les médias
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