Émilie à l'archipel d'Hochelaga (Montréal), Québec
Hochelaga Archipelago (Photo de NCC)
J’aime voir les îles comme des trésors situés en plein milieu du fleuve, comme si de petites parcelles de paradis s’étaient échouées par accident dans notre belle province du Québec, à deux pas de Montréal. À chaque journée de travail, accompagnée de ma collègue stagiaire Stéphanie Drouin-L’Hérault, j’entre dans mon kayak en essayant de ne pas tomber dans l’eau, armée d’une bouteille d’eau, de crème solaire et d’une pagaie, prête à découvrir ce que les îles m’ont réservées aujourd’hui. Je glisse sur l’eau lentement, mais sûrement, j’analyse le vent, les vagues et le ciel, question de me rendre saine et sauf à destination. Je file jusqu’à la première île, celle qui nous regarde alors que je m’éloigne à peine de la rive du Parc St-Laurent, à Repentigny. Et oui, je parle de l’île aux Cerfeuils. Je m’approche de l’île, je m’apprête à accoster « Wow! As-tu vu Steph ? Juste là dans l’eau, le poisson qui a sauté! Il est vraiment énorme ! » Bref, j’accoste sur le rivage, les yeux rivés sur les herbiers aquatiques qui m’entourent en espérant voir le fameux chevalier cuivré. : « Tu sais Steph, ce poisson-là, on le retrouve seulement chez nous! » Stéphanie et moi sommes 2 étudiantes en biologie qui effectuons un stage cet été chez CNC.
Je sors du kayak, en essayant de ne pas tomber à l’eau, je mets un pied sur la rive suivi du deuxième, j’enlève ma veste de sauvetage qui m’attendra ici le temps de ma visite de l’île: « C’est tellement beau ce qu’ils ont fait ici Steph! Le sentier ponté qui mène à la plateforme d’observation, c’est vraiment une bonne idée! » Je marche sur le sentier, à ma droite, ma collègue Stéphanie, à ma gauche, une couleuvre rayée. : « UNE COULEUVRE RAYÉE! Wow! J’en avais jamais vu de toute ma vie avant aujourd’hui! » J’avance d’un pas décidé parce que je vois la plateforme au loin et j’ai vraiment hâte d’aller observer la vue d’en haut. Je monte les escaliers et enfin, je suis capable de voir un beau petit plan d’eau, rempli de nénuphars accompagnés de ses fleurs, de bernaches du Canada et de leurs petits : « ils sont tellement beau Steph! Mais tu vois? On dirait qu’ils sont rendus adolescents parce qu’ils commencent à avoir la tête noire! ». Je resterais ici des heures, mais je dois aussi aller voir les sentiers à l’île à l’Aigle.
Elle est tellement grande qu’ils ont fait deux plateformes et trois endroits pour accoster, question que tout le monde puisse profiter à fond de l’endroit. : « As-tu remarqué Steph? L’île à l’Aigle à vraiment la forme d’une tête d’oiseau? Je ne sais pas s’ils ont pensé à ça en lui donnant son nom! » Je rembarque dans mon kayak, je rattache ma veste de sauvetage et je me dirige à l’île à l’Aigle. Pas plus de 5 minutes et je suis déjà rendue. Je débarque encore une fois, je file sur le sentier, un peu différent de celui de l’île aux Cerfeuils parce qu’ici, on a décidé de seulement désherber les sentiers.
Je me dirige à la seconde plateforme de la journée, je monte, je lève les yeux et je vois un petit oiseau qui se déplace tellement vite, mais je n’arrive pas à voir c’est quoi. : « Steph, penses-tu que c’est une hirondelle de rivage? Ça a l’air qu’elles ont fait leurs nids pas loin d’ici, directement dans la paroi de l’île, à cause de l’érosion! » J’essaie d’aiguiser ma vue encore plus parce que j’ai appris que d’autres avant moi ont aperçu un hibou des marais ici : « Tu savais Steph que c’est le seul hibou diurne au Québec? » Enfin bref, je laisserais mon imagination se perdre dans la prairie encore longtemps, mais je dois revenir au parc. Je rebrousse donc chemin, je reprends mon embarcation, et je glisse tout doucement vers les rives de Repentigny, en ayant déjà hâte de voir ce que l’île Bonfoin et l’île Beauregard me réservent.