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George-Étienne à la réserve Alfred-Kelly, au Québec

Réserve naturelle Alfred-Kelly, Québec (Photo de CNC)

Réserve naturelle Alfred-Kelly, Québec (Photo de CNC)

La réserve naturelle Alfred-Kelly est une oasis de nature dans un milieu où le développement immobilier se fait à un rythme effréné. Elle porte le nom d’un ornithologue qui, en 1983, a fait don de sa propriété de Piedmont à l’organisme Protection des Oiseaux du Québec (POQ). La réserve est située dans un secteur prisé par les ornithologues, qui ont la chance de pouvoir y observer 22 des 27 espèces de rapaces présentes au Québec. Elle est une démonstration que nos efforts de protection valent la peine, car en 2010, après une absence de plusieurs décennies, le faucon pèlerin anatum est revenu nicher sur la réserve.

Ouverte au public, la réserve comprend plus de 16 km de sentiers balisés traversant les nombreux habitats qu’offre le massif. Située au cœur du domaine de l’érablière à bouleau jaune, on y trouve plusieurs milieux humides, une grande bétulaie (ou forêt de bouleaux) à sapin baumier et des espèces végétales rares telles que l’arabette à fruits réfléchis, une plante présente surtout dans l’Ouest américain. Personnellement, l’un de mes secteurs préférés de ce territoire se situe au centre de la réserve naturelle, près du marais aux castors, là où on traverse une aulnaie. Les aulnes longent le sentier, leurs tiges  se dressent par centaines et se croisent quelques mètres au-dessus du sol pour former un étroit corridor ligneux, bien lumineux en hiver, mais frais et plus sombre une fois que les feuilles ont poussé.

Réserve naturelle Alfred-Kelly, Québec (Photo de CNC)

Réserve naturelle Alfred-Kelly, Québec (Photo de CNC)

La tête prise dans la routine du quotidien, il est facile de marcher sur les sentiers sans voir la beauté qui nous entoure. Quand on porte attention à la vie présente dans un milieu riche comme celui de la réserve naturelle Alfred-Kelly, les 16 kilomètres de sentiers prennent des semaines à parcourir alors qu’on s’arrête sans cesse pour observer un oiseau, une fleur, un rongeur, des empreintes, des champignons… En tant qu’étudiant en biologie et stagiaire en interprétation, la diversité représente un défi colossal, mais extrêmement enthousiasmant. Je tente de prioriser afin d’inclure les informations communes incontournables que tout visiteur devrait savoir, mais aussi d’inclure des faits insolites ou peu connus par rapport aux espèces et à leurs habitats afin de susciter la curiosité et l’intérêt du visiteur.

Je catégorise, tout en tentant de mettre en évidence les liens entre les animaux, et ceux qu’ils entretiennent avec leur environnement. Je vais sur le terrain toutes les semaines avec un plan, un secteur en tête, et je passe ma journée à prendre des notes et des photos, pour en apprendre toujours plus sur les espèces présentes et leur rôle dans l’écosystème. C’est une expérience très nouvelle qu’être rédacteur plutôt que lecteur et je tente de combiner vulgarisation et rigueur scientifique. Ce n’est pas toujours très évident, mais je suis heureux du progrès que nous avons fait depuis mon arrivée à CNC.

La réserve Alfred-Kelly est un territoire protégé à perpétuité qui contribue au maintien de la connectivité d’habitats des Basses-Laurentides. Ce grand territoire contribue non seulement à la protection d’oiseaux migrateurs et de plantes rares, mais aussi d’espèces à grand domaine vital comme l’orignal. Considérant l’importante fragmentation des habitats qui affecte les Basses-Laurentides, une  région située près de Montréal, cette réserve naturelle de plus de 6 km2 est précieuse pour la population locale, régionale et montréalaise, et je suis enthousiaste de pouvoir partager ses merveilles avec le public dans le cadre de mon stage!

Il est irréaliste de penser pouvoir tout couvrir avec le programme éducatif que nous développons à CNC, mais nous travaillons fort à élaborer un contenu accessible à des gens de tous les horizons et que les partenaires de gestion et d’éducation puissent aussi bonifier de leurs propres connaissances et expertises. C’est un travail de longue haleine. Les premières pierres ont été posées dans les dernières années, je travaille maintenant à terminer et consolider la fondation. L’objectif est que le programme d’éducation puisse être lancé à l’automne 2018, qu’il pourra grandir et reposer sur une base solide et une structure adéquate!

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