Les aventures estivales de stagiaires au Canada atlantique
Fin de l'été pour une stagiaire en conservation, T.-N.L. (Photo de Julia Ball/CNC)
Même si l’été touche à sa fin, les aventures continuent pour les stagiaires de Conservation de la nature Canada (CNC) au Canada atlantique. Tandis que plusieurs se préparent à entamer un nouveau semestre à l’université, d’autres tirent profit de l’expérience acquise cet été pour donner le coup d’envoi à leur carrière.
Nouveau-Brunswick
Cette année, nous avons accueilli trois nouvelles personnes au sein de l’équipe du Nouveau-Brunswick : Michael Sinclaire et Leona Power, stagiaires en conservation, et Dani Lipka en tant que stagiaire en mobilisation pour aider à l’organisation d’activités.
Dani a passé certaines journées sur le terrain lors d’activités bénévoles, et d’autres au bureau pour effectuer des tâches administratives. Récemment, Dani et sa superviseure, Jennifer White, ont mené une étude pilote sur l’île Miscou pour recenser la présence d’espèces d’abeilles menacées, notamment le bourdon à tache rousse (Bombus affinis), le psthyre bohémien (Bombus ashtoni) et le bourdon de Suckley (Bombus suckleyi). Dani est ravi que la culture de CNC soit positive et orientée vers le soutien. « J’ai été témoin de beaucoup de soutien et d’empathie pendant les feux de forêt cet été, notamment envers la communauté LGBTQA+ à laquelle je m’identifie, dit-elle. En tant que Métis de deuxième génération, j’ai pu constater que de nombreux efforts ont été déployés pour favoriser l’inclusion et apprendre des perspectives autochtones. »
Pour Michael et Leona, la majorité de leurs journées se sont déroulées sur le terrain. « Ce que j’ai appris de plus précieux, c’est que la conservation est un travail difficile et parfois exténuant. Transporter des déchets, affronter les moustiques, les tiques, les épines, et le nerprun bourdaine, une espèce envahissante, demande vraiment beaucoup d’efforts. J’ai trouvé le travail parfois éprouvant mentalement, mais toujours extrêmement gratifiant », avoue Michael.
En travaillant sur des pistes de VTT sur l’île Grand Mannan, l’équipe a eu l’occasion de collaborer et de créer des liens avec d’autres organisations, telles que la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick, ACFOR, la Fondation Québec-Labrador, ainsi qu’avec des bénévoles de partout dans la province. Pour Leona, en apprendre davantage sur différentes espèces a été une expérience révélatrice. « Contribuer au Bioblitz de Musquash est la partie de mon stage que j’ai le plus appréciée. Pendant trois jours, nous avons aidé des spécialistes à rassembler, traiter et étiqueter des spécimens », dit-elle.
Réserve d’oiseaux de rivage et centre d’interprétation
L’été a encore une fois été mouvementé à la réserve d’oiseaux de rivage et centre d’interprétation de CNC située à Johnson’s Mills. Notre équipe a accueilli cinq stagiaires et des guides-naturalistes spécialistes des oiseaux de rivage pour aider à sensibiliser et à informer le public sur le travail qu’effectue CNC pour la sauvegarde de ces espèces. Les oiseaux migrateurs ont pu se reposer et se nourrir sur les berges de la baie de Fundy, et les personnes qui ont visité le site ont été ravies d’en apprendre plus sur le travail de CNC.
Lea Roy Bernatchez, Chloe Lundrigan, Aaron Litvak et Keeghan Stephens, guides-interprètes pour les oiseaux de rivage au Nouveau-Brunswick, Été 2023 (Photo de Jordan Myles/CNC)
Au cours de l’été, les stagiaires ont surveillé les oiseaux de rivage et le site pour y repérer des perturbations, et aussi travaillé sur des projets individuels. De son côté, Léa Roy-Bernatchez a recueilli les commentaires du public pour favoriser leur engagement et améliorer leur expérience lors de leurs prochaines visites. Les talents créatifs de la stagiaire Chloe Lundrigan ont inspiré l’équipe à concevoir des autocollants et des macarons à l’effigie des oiseaux de rivage, qui ont été vendus moyennant un don. De plus, elle a travaillé sur une installation d’art contemporain utilisant les sons produits par ces oiseaux. « Je me suis vraiment découvert une passion pour l’observation des oiseaux! C’était aussi génial de voir les liens qui existent entre les communautés de conservationnistes de la région et l’histoire culturelle de la baie de Fundy », dit-elle.
Les oiseaux de rivage ne sont pas les seuls à avoir besoin de notre attention. Il faut également entretenir et prendre soin du centre lui-même pour y accueillir le public chaque année. Grâce aux talents d’Aaron Litvak, des améliorations essentielles ont été apportées au centre, dont une nouvelle couche de peinture. Keeghan Stephens a participé à un inventaire non officiel de la flore de Johnson’s Mills, qui a permis de recenser une cinquantaine d’espèces de végétaux, dont plusieurs espèces rares et envahissantes. Jordan Myles, qui a repris la direction du centre d’interprétation, est fière de son équipe et de ce qu’elle a accompli durant la saison. « L’équipe a recueilli des données sur l’utilisation du site par le public afin d’améliorer leur expérience. Elle a aussi établi une base de données complète sur les végétaux de la réserve, commencé à mettre en place un protocole de surveillance du faucon pèlerin, et même fabriqué de jolis souvenirs qui seront vendus au centre. Je suis très fière de chacun des projets menés cet été », confie Jordan Myles.
Nouvelle-Écosse
En Nouvelle-Écosse, la saison des stages s’est déroulée de manière quelque peu différente. Alors que les stagiaires s’apprêtaient à plonger dans le travail de terrain ou à compléter leur formation, les feux de forêt ont chamboulé certains de leurs plans. Néanmoins, le reste de la saison a laissé à chacun(e) le temps nécessaire pour visiter des réserves naturelles et travailler sur ses projets.
Matt Nettle, Jill Ramsay et Erin Cooper, stagiaires en Nouvelle-Écosse, Été 2023 (Photo de Samantha Ceci/CNC)
Jill Ramsay, Matt Nettle et Erin Cooper, trois stagiaires en conservation, ont tiré parti de leurs connaissances et de leurs expériences universitaires pour contribuer de manière importante au travail sur le terrain. « Le projet dont je suis la plus fière est notre corvée de nettoyage de débris marins à Boar’s Head, affirme Jill. Travailler avec de jeunes élèves pour aider à nettoyer et à protéger le littoral de leur région et voir à quel point la protection de ce lieu les passionne a été une véritable source d’inspiration. » L’équipe a également mené des inventaires de base sur des sites de CNC. On entend par inventaire de base la visite d’un nouveau site pour y recenser les types d’habitats et les espèces qui s’y trouvent. « En identifiant le type de forêt, on peut commencer à mieux comprendre l’histoire du territoire », explique Jill.
De son côté, Matt a passé du temps en plein air et a eu l’occasion de travailler avec des partenaires mi’kmaq, ce qu'il considère comme le point fort de son été. Pour Erin, le meilleur aspect de son été passé à CNC a été « l’amélioration de mes compétences professionnelles, comme le carottage d’arbres, l’identification d’espèces et la navigation. J’ai aussi aimé passer un maximum de temps en plein air, ce qui m’a permis de faire l’expérience de la Nouvelle-Écosse comme jamais auparavant. »
Bien entendu, les stages ne se limitent pas au travail sur le terrain. Donc, du côté des communications, Saba Mozaffari et Alexa Wilcox ont travaillé à la fois sur des projets collaboratifs et individuels pour créer du contenu numérique pour le site Web de CNC et les canaux de médias sociaux. Leur maîtrise de la communication narrative a permis de mettre en lumière les efforts déployés sur le terrain, mais aussi l’appui apporté par les donatrices, les donateurs et les bénévoles de CNC. De plus, elles ont toutes deux passé du temps sur le terrain en participant à des activités bénévoles, comme le Gaff Point Trailblazer et la journée portes ouvertes au centre d’interprétation des oiseaux de rivage de CNC..
Île-du-Prince-Édouard
Pour une deuxième année consécutive, l’île a accueilli une nouvelle stagiaire. En effet, Hannah MacLean s’est jointe à l’équipe de l’Î.-P.-É. pour participer aux travaux de sur le terrain, à la collecte de données et à l’organisation d’activités.
Hannah MacLean, stagiaire en conservation, Île-du-Prince-Édouard, Été 2023 (Photo de Hannah Kienzle/CNC)
Bien que l’équipe compte peu de membres, ses efforts pour protéger la nature et sensibiliser le public aux enjeux environnementaux ne passent jamais inaperçus. Hannah est particulièrement fière de ses collègues, qui ont organisé avec succès deux promenades sur les plages de St. Peters Harbour et de la réserve naturelle Lake Run, pour sensibiliser le public aux environnements côtiers et sur comment la nature peut se régénérer après un ouragan.
« Travailler avec une petite équipe a créé un environnement dans lequel j’ai vraiment pu apprendre et développer de nouvelles compétences. Ça m’a permis de beaucoup grandir tout en tissant des liens pour la vie », affirme Hannah.
Terre-Neuve-et-Labrador
Olivia Lymburner, Kayla Fisher et Julia Ball, stagiaires à Terre-Neuve-et-Labrador, ont eu la chance de participer à une expédition dans l’une des plus belles régions de la province : la réserve naturelle de la rivière Lloyd’s. Cette aventure mémorable a été marquée par de nombreux éclats de rire, des repas et du camping, ainsi que des excursions en canot et des randonnées, le tout au sein de paysages magnifiques et riches en espèces sauvages.
« Cet été, j’ai eu l’occasion de me rendre sur le terrain et d’améliorer mes compétences en matière d’identification d’espèces, affirme Olivia. J’ai beaucoup aimé travailler auprès d’espèces en péril dans la province, comme le frêne noir, et contribuer aux efforts pour les protéger. Aussi, je me suis découvert une passion pour l’ornithologie et je continuerai à m’y adonner pendant mes temps libres. Je suis une grande admiratrice des mésanges à tête noire! »
Kayla Fisher, Olivia Lymburner et Julia Ball, stagiaires à Terre-Neuve-et-Labrador, Été 2023 (Photo de CNC)
Kayla apprécie l’environnement accueillant qui règne au sein de CNC. « J’ai trouvé l’environnement très accueillant et propice à l’établissement de liens avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs. En à peine quatre mois, Julia et Olivia, mes collègues stagiaires, comptent aujourd’hui parmi mes amies les plus proches, et je sais que je chérirai ces amitiés et ces souvenirs pour le reste de ma vie », raconte Kayla.
Julia s’est jointe à l’organisation cet été en tant que première stagiaire de la région à travailler en collaboration directe avec le département de l’environnement et des ressources naturelles de la Première Nation Qalipu, et ce, grâce au généreux soutien du bailleur de fonds Cenovus. Son rôle consistait, entre autres, à participer à la surveillance d’espèces envahissantes et en péril, comme le crabe vert, l’anguille d’Amérique, le botrylloïde violet, le botrylle étoilé, le fondule barré et le pluvier siffleur. « Ce que j’ai préféré, c’est d’établir des liens, que ce soit avec le personnel et les bénévoles de CNC, le personnel de QFN et les membres de la Première Nation, et d’apprendre à connaître les autres stagiaires », explique Julia.
Grâce à votre appui, davantage d’occasions sont offertes aux stagiaires de CNC chaque été. Ces jeunes sont les leaders de la conservation de demain, et ces programmes de stages d’été marquent le début d’un cheminement encore plus important en matière de protection des espèces et de la nature.