Visite d'un exclos dans les collines montérégiennes
Rédigé par Maya Ritz (élève du secondaire, Collège international Marie de France)Vue de l’exclos de face (Photo de CNC)
Contexte
Cette année est une année dite d’orientation pour mon école. Nous n’avons pas d’évaluations de fin d’année, de ce fait, l’année est dédiée aux choix d’orientation et à l’élaboration de notre projet d’avenir. C’est dans ce cadre-ci que mon école impose chaque année trois jours de stage d’observation aux élèves de notre niveau. Ce stage a pour but de découvrir le monde de l’entreprise et de valider nos choix de métiers. J’ai donc envoyé différentes propositions dans plusieurs associations luttant contre le réchauffement climatique (Nature-Action Québec, Nature Québec et Conservation de la nature Canada) parce que mes domaines d’intérêt sont ceux des sciences, et plus particulièrement ceux de l’environnement et de la biodiversité. Puis, Conservation de la nature Canada (CNC) m’a accepté en tant que bénévole grâce à Sabrina Lalonde qui m’a redirigé vers Annie Ferland et Alexandra Abbatt-Montpetit. Et c’est ainsi qu’a commencé ces trois merveilleuses journées de stage.
Moi durant la pause (Photo de CNC)
Crée en 2023, l’exclos a pour but de protéger la végétation menacée par une surpopulation de cerfs de Virginie au mont Rougemont. CNC a choisi cet endroit en particulier pour prévenir la disparition, à court ou moyen terme, de plantes rares et en voie de disparition. Non, CNC ne compte pas installer des clôtures autour de toutes les forêts pour les protéger des surpopulations de cerfs! C’est une solution de dernier recours, devenue nécessaire en raison du déclin des populations des prédateurs du cerf de Virginie.
Réalisé en collaboration avec Nature-Action Québec (NAQ) et Connexion Nature, l’exclos fait 1,5 km de diamètre. Il possède également deux portes qui permettraient de faire sortir des cerfs, si jamais ils réussissaient à entrer dans l’exclos.
Pour s’assurer de son bon fonctionnement, les collaborateurs (NAQ, CNC et Connexion Nature) réalisent des visites autour de l’exclos plusieurs fois par année. L’objectif est de repérer des trous ou des branches qui pourraient endommager l’exclos. Cet exclos permettra d’étudier la progression et l’évolution de la végétation en l’absence de broutage.
La visite
Vue de la porte 1 et empreintes de cerfs de Virginie (Photo de CNC)
Arrivées sur les lieux, nous avons vu l’impressionnant exclos. Il est composé de grillages en polypropylène soutenu par deux câbles en suspension, en haut et en bas. Ces câbles sont ancrés aux arbres tout autour de l’exclos. Quelques entrées ont été laissées libres pour que la petite faune puisse circuler. J’ai trouvé l’exclos très impressionnant.
Un diamètre de 1,5 km peut paraitre petit, mais en faire le tour peut vous faire changer d’avis très rapidement ! Marcher dans les bois en hiver était très amusant pour moi et marcher hors-piste l’était encore plus. Faire le tour de l’exclos était une épreuve difficile à certains moments. Par exemple, lors des montées au début, je n’arrêtais pas de glisser ou de tomber à cause de la neige. Une chance que j’avais des crampons ! Nous avons traversé des ruisseaux, glissé sur des matelas de feuilles ou encore escaladé des petits rochers.
Lorsque nous sommes arrivées devant la première porte, j’étais fascinée par sa simplicité, tout autant que l’ingéniosité du concept. La porte est constituée en réalité de trois sections indépendantes s’ouvrant de l’intérieur vers l’extérieur. Les sections sont recourbées de telle sorte qu’un cerf ne puisse pas entrer en poussant les sections avec sa tête. Une caméra de chasse alimentée d’un panneau solaire permet la surveillance de la porte. Ainsi tout mouvement, incluant celui d’un cerf qui tenterait de forcer la porte, serait filmé. Nous avons d’ailleurs aperçu des empreintes de cerf longeant l’exclos jusqu’à la porte, pour ensuite se détourner de celle-ci. Cela montrait que les portes étaient fonctionnelles et efficaces.
Zoom sur les sections de la porte (Photo de CNC)
Ensuite, nous avons fait face à une série de descentes abruptes et nous en avons profité pour les transformer en des glissades pleines d’allégresse ! Nous avons effectué des montées très difficiles, avec des chutes fréquentes (principalement de ma part). Nous avons également observé les traces d’un raton laveur qui s’est faufilé dans l’exclos.
Pour finir, nous avons escaladé un rocher massif et nous avons pu admirer le paysage forestier en contrebas lors d’une de nos pauses. Nous sommes ensuite descendues et avons vu brièvement la deuxième porte et sa caméra. Il n’y avait pas de trou et nous avons retiré quelques branches accrochées aux grillages.
J’ai adoré cette visite de l’exclos. Nous étions seules dans la forêt durant tout le trajet, entourées par le craquement sinistre des arbres et le pépiement des oiseaux. Sur la neige, j’ai vu une multitude d’empreintes d’animaux (principalement de cerfs de Virginie, mais aussi de renards et de lapins), c’était la première fois que je faisais de la randonnée hivernale hors-piste.
Empreintes de cerf longeant l’exclos (Photo de CNC)
Cette visite de l’exclos m’a permis d’apprendre tout d’abord ce qu’était un exclos, son but puis l’expérience d’une sortie sur le terrain. Cette expérience a été non seulement très enrichissante, mais aussi profondément amusante, comme une aventure !
Vous voulez être bénévole auprès de Conservation de la nature Canada? Envoyez-nous votre candidature! Les activités offertes à travers le pays vont du travail de terrain au soutien administratif, en passant par la collecte et l'analyse de données. Joignez-vous à une communauté qui partage vos convictions, faites de nouvelles découvertes et aidez la nature. Cliquez ici pour remplir le formulaire : Questionnaire - Devenez bénévole pour conserver la nature - Conservation de la Nature Canada (natureconservancy.ca)
Maya Ritz, élève du secondaire, Collège international Marie de France
Ce projet a été financé par :