Briser les barrières et renforcer la détermination : Célébrer les femmes dans le domaine de la conservation

Marie-Andrée Boisvert (Photo de CNC)

La Journée internationale des droits des femmes est l'occasion de rappeler que les femmes du monde entier ont lutté et continuent d'œuvrer pour le respect et l'équité.

Les femmes ont joué un rôle crucial dans les efforts de conservation tout au long de l'histoire et leurs contributions sont plus importantes que jamais. Alors que le monde est confronté à un nombre croissant de défis environnementaux, notamment les changements climatiques, la destruction des habitats et la perte de biodiversité, les femmes sont à l'avant-garde des efforts déployés pour protéger la planète.

Puiser sa force auprès des personnes qui vous inspirent

En tant que femme travaillant à Conservation de la nature Canada (CNC), je suis constamment inspirée par les femmes extraordinaires qui m'entourent. De mes collègues sur le terrain aux femmes qui dirigent notre organisation, je puise ma force dans leurs connaissances, leur expertise et leur passion pour la protection du monde naturel.

Les femmes font preuve d'une détermination et d'une résilience remarquables face aux défis environnementaux (en anglais), jouant un rôle essentiel dans les efforts de conservation. Malgré les obstacles auxquels elles sont confrontées, elles continuent à promouvoir le changement et à faire une différence dans le monde. Qu'il s'agisse de mener des recherches sur des espèces menacées, de gérer des projets de conservation ou d'inciter d'autres personnes à s'impliquer, les femmes montrent qu'elles possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour avoir un impact durable. Leur détermination et leur résilience témoignent de leur engagement à créer un avenir plus durable pour nous tous.

Comme biologiste qui travaille dans le domaine de la protection des milieux naturels, je suis consciente à quel point la résilience est aussi essentielle au maintien de la vie sur Terre. Les écosystèmes trouvent leur force et leurs appuis dans la richesse de la biodiversité qui les compose. Cela leur permet de s’adapter, par exemple, à de nouvelles conditions climatiques. En étant résilients, ils protègent les espèces qu’ils abritent, incluant nous, les êtres humains. Il est donc de notre devoir de veiller au maintien de la santé de nos écosystèmes afin d’assurer une meilleure résilience collective et individuelle.

Malgré la sous-représentation des femmes dans les sciences, certaines sont reconnues. Je pense notamment à Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale à la NASA, qui a piloté le robot Perseverance sur Mars. Les jumelles Suzanne et Rachelle Gaudet, qui sont un peu moins connues du grand public, œuvrent dans le domaine biomédical. L’une est cheffe d'équipe dans une grande compagnie pharmaceutique et cherche à trouver une cure contre le cancer et la maladie d'Alzheimer et l’autre professeure de biologie moléculaire et cellulaire et codirectrice du programme de baccalauréat en biologie, physique et chimie à l'Université Harvard, à Boston.

Qu’elles explorent l’immensément grand ou l’infiniment petit, ces trois femmes ont su tracer leur chemin et se faire une place dans le monde des sciences. En prenant le temps de vulgariser leur travail et de transmettre leur passion au public, elles ouvrent la voie aux prochaines générations de femmes scientifiques.

Dans le domaine de la conservation de la nature, de nombreuses femmes travaillent à la création d'un monde prospère. Par exemple, Claire Ducharme, vice-présidente à CNC au Québec, cumule 30 ans de carrière dans la conservation de l'environnement et dirige depuis l'année dernière les travaux de CNC visant à accélérer le rythme de la conservation dans la province. Kateri Monticone, directrice de la conservation stratégique et de l'innovation à CNC, réalise des projets d'envergure en collaboration avec de nombreux acteurs clés, comme l'Initiative québécoise des corridors écologiques. Avec le soutien de l'initiative Trebek, une nouvelle initiative conjointe de la National Geographic Society et de la Société géographique royale du Canada, Kateri dirigera le développement d'une série vidéo en six parties mettant en évidence les corridors fauniques réussis à travers le pays, dans le but d'éduquer les législateurs et législatrices, les propriétaires fonciers et la population sur la période délicate que nous traversons et sur ce qui devient possible pour protéger la faune et la flore si nous travaillons ensemble.

Les femmes ont apporté des contributions significatives dans le domaine de la science, en particulier en biologie de la conservation. Les chercheuses y ont en effet apporté de nouvelles perspectives et de nouveaux points de vue, contribuant ainsi à faire progresser notre compréhension du monde naturel et des meilleures façons de le protéger. Les femmes doivent continuer à établir leur place dans le monde scientifique, et ce, à tous les niveaux.

Les femmes ouvrent également la voie en gestion de la conservation. Des organisations telles que CNC sont reconnues parmi les Meilleurs lieux de Travail gérés par des femmes. CNC un des principaux organismes de conservation dont l'objectif est de protéger les trésors nationaux qui se trouvent au Canada. À tous les niveaux s’y trouvent des femmes dans des postes de direction et de gestion, de Catherine Grenier, notre présidente et cheffe de la direction, aux membres du Conseil d'administration et au personnel, ce qui reflète le rôle croissant des femmes dans le domaine de la conservation.

Notre monde et notre nature sont l’affaire de toutes et tous, indépendamment de l’âge, de l’identité de genre ou de toute autre caractéristique.

Nous pouvons contribuer à l’équité pour les femmes dans les sciences en retirant les barrières que nous nous mettons nous-mêmes. Occupons la place que nous souhaitons prendre dans la société, en nous rappelant que le respect et l’égalité doivent d’abord venir de nous.