Luana Boulanger (Photo de Maria Navarro)
Luana Boulanger : pour l’amour d’une terre
Sur son terrain qu’elle aime profondément, Luana Boulanger admire la beauté de la nature, profite de ses bienfaits et médite sur son équilibre, complexe et délicat. En léguant sa propriété à un organisme de conservation, partenaire de Conservation de la nature Canada (CNC), Luana assure l’avenir de ce lieu propice à la contemplation et à l’apprentissage. Ayant à cœur le bien-être des générations futures, elle a de plus inclus un don à CNC dans son testament.
Journaliste retraitée, Luana passe beaucoup de temps sur sa terre, de plus de 16 hectares. Celle-ci est située dans un secteur peu développé à la rencontre des régions de Lanaudière et des Laurentides, au nord de Montréal.
Vue aérienne du terrain de Luana. Luana estime avoir protégé quelque 200 arbres au cours des années. (Photo de Luana Boulanger)
Comprenant plusieurs types de milieux, dont une forêt, des zones humides et des pentes abruptes, cette propriété abrite une grande diversité d’espèces. Au fil des années, Luana en a observé plusieurs, certaines de très près.
« La première fois que j’ai vu un castor manger des plantes dans mon jardin, je pensais que j’hallucinais. En revenant d’une marche autour du lac, je l’ai aperçu qui dévorait une de mes plantes indigènes préférées : l’angélique pourpre. Il devait revenir vers moi pour fuir et, confus par la peur, m’a foncé sur le tibia. Le reste de l’été, nous avons maintenu des relations courtoises, mais distantes. »
Le chalet de Luana (Photo de Luana Boulanger)
Sa terre est également l’habitat du frêne noir, considéré menacé par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, de l’Amélanchier du Canada, du bouleau jaune, ainsi que de plusieurs autres espèces d’arbres. Luana se dévoue pour la santé de ceux-ci.
« L’autre jour, j'ai passé des heures à mettre de la broche autour des arbres pour les protéger des castors. Ils grugent les troncs, et cela les tue. Il faisait froid ce jour-là, et je suis tombée malade. », explique-t-elle au bout du fil, la voix enrouée. Ses efforts ont porté fruit, constate-t-elle avec soulagement, puisque ces arbres sont maintenant en bien meilleur état.
Le rocher d'Aristophane sur la terre de Luana (Photo de Luana Boulanger)
Luana a le bonheur de savoir que leur protection continuera d’être un souci encore longtemps. Ayant légué son terrain à la Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière, elle contribue à la survie des espèces en situation précaire qui y trouvent refuge, dont la paruline du Canada, désignée menacée par le gouvernement fédéral.
Sa terre recèle de plus une importance régionale, puisqu’elle se situe dans un large couloir naturel qui s’étend des États-Unis à la Mauricie. Ce corridor écologique, que plusieurs organismes cherchent à consolider, permettra aux animaux de se déplacer et aux végétaux de se disperser vers le nord. Dans le contexte des changements climatiques, ceux-ci devront trouver de nouveaux habitats qui leur sont favorables.
Chenille de papillon monarque sur la terre de Luana (Photo de Luana Boulanger)
Mais la générosité de Luana ne s’arrête pas là. Souhaitant que davantage de milieux naturels soient protégés dans les Laurentides, elle a inclus un don à CNC dans son testament. « La nature, nous en avons besoin. Ces dons me procurent une grande paix d’esprit. Merci de faire ce travail! », conclut-elle, des trémolos dans la voix. Merci à vous, Luana. Votre sensibilité est exemplaire.
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