Péninsule de Port au Port
Aster ciliolé, Péninsule de Port au Port, T.-N.-L. (Photo de CNC)
Les landes calcaires de la péninsule de Port au Port, sur la côte sud-ouest de l’île de Terre-Neuve (à 10 kilomètres à l’ouest de Stephenville), constituent une aire naturelle exceptionnelle. Ce point chaud écologique doté d’une riche biodiversité est l’habitat vital de plusieurs plantes rares et en voie de disparition qui sont uniques à Terre-Neuve-et-Labrador.
Plan de rétablissement d'espèces en péril
L’équipe d’intendance de Conservation de la nature Canada (CNC) a contribué à la réalisation d’un plan de rétablissement des espèces en péril des landes calcaires, adopté par la Province en 2022. Ce plan cible 10 espèces végétales en voie de disparition, dont des espèces rares qui poussent dans les landes calcaires des péninsules de Port au Port et Great Northern.
Certaines de ces plantes ne poussent nulle part ailleurs dans le monde et se sont adaptées à la vie dans ces paysages de calcaire. Elles prospèrent dans des milieux ouverts où elles sont soumises à de forts vents et de froides températures; leurs feuilles de couleur foncée servent à absorbent la chaleur du soleil. Le sol des landes rocheuses est très mince et pauvre en nutriments. Puisque la saison de croissance y est brève, les plantes ont tendance à pousser à l’horizontale plutôt qu’en hauteur pour demeurer près du sol et à l’abri des forts vents. Les espèces rares et en voie de disparition ciblées par l’étude incluent le braya de Long, le braya de Fernald, le saule des landes, l’arnica tomenteuse, l’arnica de Griscom, l’astragale de Bodin et la renoncule ovée.
La distribution limitée de ces espèces les rend particulièrement vulnérables aux perturbations d’origine humaine. Les menaces qui pèsent sur elles incluent les effets des changements climatiques (érosion due aux tempêtes), l’exposition à des ravageurs et à des pathogènes, et la dégradation des habitats attribuable au développement et au passage de véhicules hors route et d'adeptes de randonnée.
Les plantes spécifiques aux landes calcaires du sud où CNC a centré ses efforts incluent :
Sainfoin de Mackenzie
Vivace qui pousse près du sol et en touffes arrondies. Cette espèce boréale-arctique ne se trouve que sur deux sites de la péninsule de Port au Port.
Aster ciliolé
Vivace de taille moyenne qui peut pousser en de petites touffes. Cette espèce friande de calcaire pousse dans une région de moins de 50 kilomètres carrés autour de la baie St. George’s.
Braya délicat
Petite plante herbacée vivace. Cette espèce friande de calcaire pousse sur le mont Table, près de la péninsule de Port au Port, hors de son habitat arctique-alpin habituel. Le braya délicat est désigné en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril de la Province.
Carte de classification
En plus du plan de rétablissement, l’équipe d’intendance a mené un projet de cartographie et de classification destiné à caractériser le couvert végétal des landes de calcaire du sud. Elle a collaboré avec l’équipe de rétablissement des espèces en péril des landes calcaires et le gouvernement provincial pour visiter les sites et obtenir des images aériennes de la zone ciblée. La carte qui en résulte permet de discerner les landes calcaires, les milieux associés, et les zones forestières et humides. La carte de classification représente un point de départ pour montrer les changements au fil du temps et fournit des points de repère pour faire face aux menaces qui pèsent sur les landes calcaires du sud. Elle permettra aussi d’identifier et de classifier les habitats essentiels pour les espèces rares et en péril. La représentation cartographique augmentera la précision des identifications pour contribuer à guider nos efforts de conservation. Ce projet lancé en 2020 s’est conclu en 2022.
Le plan de rétablissement contient un ensemble d’actions détaillées pour le rétablissement des espèces, ainsi que des mesures de gestion destinées à assurer la protection des plantes en péril grâce à des activités continues de recherche, de suivi, de restauration, d’éducation et de sensibilisation. Ensemble, le plan de rétablissement et la carte de classification contribueront à délimiter des zones clés à protéger et permettront d’établir un plan pour assurer la survie des espèces végétales en péril.